Ce roman fait se croiser les voix de deux personnages qui se sont connus, dans une autre vie. Aujourd’hui, Elo vit à Paris avec son

queen is dead

mari et sa fille et elle a écrit un roman. Bert, lui, travaille chez un marchand de vin, joue encore un peu à la guitare et vit avec une femme qu’il surnomme BIbi. Vingt ans auparavant, Elo avait fui sa vie, sans un mot. Et Bert n’avait jamais su où était passée son amie ni pourquoi, au fond, elle avait tout quitté ainsi. Mais on est toujours rattrapé par son passé…

    Voilà un texte dans lequel j’ai eu du mal à entrer. Le style est très particulier au premier abord : des phrases assez longues et très orales, une ponctuation réduite à l’utilisation abondante de la virgule et dont toute trace de marque propre au dialogue a disparu. Il m’a fallu quelques chapitres pour m’adapter et bien comprendre qui parlait. Une fois cette première adaptation passée, j’ai découvert avec plaisir et surprise un texte magnifique. En y regardant de plus près, j’ai été soufflée par la puissance de l’écriture et par sa grande poésie : des jeux de mots, de sons, des rimes à l’intérieur des phrases, des allitérations mais également, j’ai pu croiser (et je suppose de fait qu’il y en avait d’autres) un alexandrin blanc. De plus, j’ai beaucoup aimé l’histoire, notamment celle d’Elo qui a trouvé beaucoup d’échos chez moi… histoire que je j’aurais presque pu vivre, décisions que j’aurais sans doute dû prendre.

    Un roman qui va garder une jolie place dans le souvenir des romans qui m’ont touchée.

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