Voilà un tout petit roman repéré chez Noukette, prêté par elle et lu en vacances avec elle. Tout petit roman d’une centaine de

le goût des livres

pages à lire d’une traite. Une journée dans la vie des personnages de laquelle on ressort comme on y est entré.

    Alice se réveille doucement ce matin-là comme tous les autres matins d’ailleurs. En quelque sorte, elle se réapproprie ce corps vieillissant avant de commencer sa journée. La maison embaume le café ce matin encore, petit rituel puisque c’est Jules son mari, qui le fait chaque jour. Mais quand elle le rejoint et qu’elle s’assied sur à côté de lui sur le canapé, elle le trouve bien silencieux. Forcément… et la vie prend alors un nouveau tour. D’autant que David, leur jeune voisin autiste, va bientôt sonner à la porte pour sa quotidienne partie d’échec avec Monsieur Jules.

    Voici un roman que j’ai lu quasiment d’un souffle et qui fait drôlement réfléchir sur ce que nous sommes vraiment sur cette terre, sur la fragilité des choses qui nous entourent et sur celle de la vie aussi. Cette femme qui prend une journée pour faire le bilan, avouer des secrets et dire « au revoir » à sa manière avant que le tourbillon du monde ne reprenne le pouvoir… Eh bien cette femme m’a beaucoup touchée et je me suis sentie plus d’une fois sur la même longueur d’ondes qu’elle.

    Coup de coeur aussi pour le personnage de David, personnage autiste, en décalé avec le monde… et pourtant peut-être celui le plus en phase avec la réalité, celui qui voit plus clair que les autres.

    Je ne peux vous en dire plus, ce roman est trop court pour que vous vous passiez de le lire. Alors hop, filez vous abreuver de ses phrases car en plus, vous croiserez nombre de jolies expressions, associations heureuses d’images inattendues.

    Petit morceau choisi :  » Je savais que tu avais quelque chose avec Olga, peut-être même avant que tu ne le saches toi-même. Une femme voit arriver ça. Elle sait, flaire et sent ce genre de choses. L’adultère colle à un homme, à sa peau et à ses vêtements, à ses paroles et à ses silences négligents. Mais tu ne savais pas que je le savais. (…) Je te croyais quand tu disais que tu avais été amoureux d’elle, mais qu’un homme peut réfréner l’amour et le désir. Tout comme la faim, tout comme la soif. Et pourtant, je savais que tu mentais aussi, même si ce n’étaient que de petits mensonges à très bon compte. »