Dire ou ne pas dire – Liberté d’expression

dire    Ouais, on blogue moins ici en ce moment. Manque de temps, certes. Mais pas seulement. Dire…

    Avant, c’était facile. J’étais dans un anonymat complet. Je pouvais me permettre de dire et publier ce que je voulais. Des billets sur des bouquins, certes. Mais aussi des choses plus intimes, des trucs drôles et même des tests de sex-toys.

    Quand mon roman est sorti, j’ai tout fait au départ pour que mon nom et mon blog ne soient pas reliés, demandant même aux premiers blogueurs le chroniquant, de rester évasif et de retirer le lien vers mon blog.

    Dans mon ancien établissement, mes collègues lisaient mon blog et ça les faisait beaucoup rire. J’ai toujours eu le verbe facile et j’étais finalement la même, ici et là-bas. J’étais la nana capable de transformer n’importe quelle conversation en blague de cul, de sortir des trucs énormes à partir de la pire des situations. Et j’assumais ça bien, en fait. D’ailleurs pourquoi ne l’aurais-je pas fait ?

    Dans mon nouvel établissement, c’est différent.

    La parole n’est pas aussi libre. Après lecture de mon roman et des deux scènes un peu coquines, on m’a dit « ah, je ne te voyais pas comme ça ». Et puis, il y a aussi tout ce qui ne m’a pas été directement dit. Même si c’est toujours dit sur le ton de la blague, les remarques sur mes billets « sex-toys » étaient tout de même un peu… piquantes. J’ai même prêté une BD chroniquée un mardi à un collègue qui me l’avait demandée. Je la lui ai confiée, discrètement glissée dans une enveloppe kraft. La lecture l’a apparemment un peu gêné. Soit, on a tous un degré de pudeur qui nous appartient. Néanmoins, je suis entrée en salle des profs un matin… Tout le monde riait à gorge déployée et s’est arrêté quand je suis entrée. Il leur montrait donc la fameuse BD. Riaient-ils de la BD ou du fait que ce soit moi qui ait prêté cet ouvrage. Je ne sais pas et au fond, je m’en moque un peu. Mais cela a encore un peu émaillé ma liberté.

    Un reportage sur TF1…

    Forcément, ce jour-là, mon nom et mon blog ont été associés. J’ai reçu un nombre de visites ahurissant la première semaine. Mes élèves, leurs parents… Et là, je me suis aperçue que j’étais en train de perdre mon espace « intime », que mon quotidien pouvait se mêler à cet espace. Que pouvais-je encore me permettre de dire ? Comment cela pouvait-il être interprété et associé à mon image d’enseignante ?

    Un texte, un lundi…

    Que j’ai sans doute mal écrit, car il était trop proche de moi… Des commentaires sur le fond, qui m’ont heurtée si fort que j’ai retiré le billet… et depuis, une quasi incapacité à écrire ici… Alors je tente ce billet aujourd’hui, pour voir… Si ça me débloque, si ça me redonne envie (ou confiance).

    Au fond de moi, néanmoins…

    Je me dis que je devrais avoir le droit de faire et d’écrire ce qui me plaît. Que je suis une femme libre et que je suis fière de cela. Que j’aimerais pouvoir, un jour, mettre également sous mon nom ce que j’écris de plus « sexy »… parce qu’après tout, je ne comprends même pas les tabous qui demeurent à cet endroit…

    Alors voilà, je ne sais plus…

74 réflexions au sujet de “Dire ou ne pas dire – Liberté d’expression”

  1. tu le sais Stéphie… je ne suis pas du genre à laisser des commentaires ou des messages sur les blogs Je suis du genre à passer discrètement, à rester libre de dire ou non, mais souvent de me taire.
    Toi tu es du genre à le dire. Et je crois que c’est pour cela qu’on aime celle que tu es, celle qui es aussi bien une bloggeuse, qu’une écrivaine. Mais avant tout femme, maman et elle.
    Fais ce que ton cœur te dit, fais ce que ton âme souhaite. Mais surtout reste toi. Entièrement et uniquement toi. celle que tu souhaites être au moment où tu le souhaites. Tu ne pourrais empêcher la rumeur, les questions, les idioties, les admirations, les bêtises de ce monde. Mais peut-être que grâce aussi à ce que tu es, tu seras encore mieux toi… tu seras devenir ne partie de celle que tu souhaites être, avec ou sans leurs regards, leurs mots, leurs petits mensonges et leurs peurs… alors vas y ose ! Ose devenir celle que tu souhaites.
    Et qu’importe les vents et les gens…. “Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.” René Char

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    • Sabine, merci pour tes mots. Il y a quelques mois, ils m’ont fait un bien fou. Et c’est de nouveau le cas. Je t’embrasse fort !

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  2. Je comprends tout à fait ce que tu ressens.Je tiens plus que tout à cet espace  » intime » où je n’ai pas à me préoccuper de ce que pense mon entourage. C’est ma bulle de liberté où je me fous du jugement. Pas que je n’assume pas ce que j’écris, mais j’aime choisir quand en parler et avec qui. Je ne publie que sous pseudo sur le net, mais récemment j’ai fait lire le début d’un roman à ma meilleure amie. Elle savait que j’écrivais, mais je n’en parlais jamais. Eh bien, c’était très désagréable comme expérience. Elle voulait absolument m’en parler, échanger et, moi, j’avais surtout l’impression qu’elle faisait une intrusion dans mon « monde ». C’est débile, je sais, parce que c’est moi qui lui ai donné, mais encore maintenant j’évite le sujet. J’imagine que ça doit être bien pire quand on écrit de l’érotisme et qu’on est prof.

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  3. Assumer ce qu’on est, ce qu’on écrit auprès de ses proche n’est déjà pas toujours évident, mais quand il s’agit en plus d’assumer face à des gens que l’on connaît peu, voire qu’on ne connaît pas du tout, c’est, pour moi, très courageux ! Oui, tu as le droit de faire et d’écrire ce qui te plaît, mais il est impossible de contrôler ensuite la façon dont les autres le perçoivent, te perçoivent. Tu le fais en connaissance de cause, et je t’admire pour cela (entre autres 😉 ).
    Bien planquée derrière mon pseudo, derrière une apparence très sage, je me sens un peu lâche mais tu n’es pas moi. Ce sont des personnes comme toi qui feront peut-être évoluer les choses, même si je crains que l’étroitesse d’esprit, la rapidité à juger sur des apparences, l’incapacité à envisager le monde autrement que par le prisme de son propre regard ne règnent encore un moment dans la société… (pas sûre de t’avoir aidée dans ta réflexion pour le coup…)

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    • Détrompe-toi, chaque commentaire m’aide et me libère d’un poids. Je comprends vraiment ta manière de faire. Chacun devrait juste pouvoir faire comme bon lui semble, écrire ce qu’il veut sans pour autant être étiqueté 😉

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  4. Je suis presque sûre qu’il y avait un lien vers ton blog dans la version numérique de ton livre… je me trompe ??
    En tous cas, je comprends… Moi mon blog est « soft » (enfin tu vois ce que je veux dire) mais au collège on a pas l’adresse (dans l’ancien, quelques amis oui)… juste parce que ce sont deux univers que je ne veux pas mélanger.
    Pire, j’écris aussi dans mon coin… Si un jour je suis publiée quelque part (vu que je n’envoie rien, ça risque pas!), je n’utiliserai jamais mon nom et les blogueurs n’en sauront rien, ni peut-être ma famille d’ailleurs… c’est mon seul moyen pour garder mon espace de liberté.
    Ca fait pas avancer ton affaire, je sais 😉

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    • Normalement, il n’y en avait pas, non… tu titilles ma curiosité du coup…
      En fait, je ne voulais pas me prendre la tête à dissimuler car je prêche le « assumez » alors, je ne pouvais pas dire et faire différemment 🙂

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  5. Les gens, quel que soit le milieu ou l’univers auquel ils appartiennent, aiment ceux qui leur ressemblent, et aiment aussi par-dessus tout pouvoir coller des étiquettes sur ceux qui les entourent. En écrivant aussi librement que tu le fais, tu ne rentres plus dans les bonnes cases, et ça dérange, ça grattouille, ça rend un peu jaloux ou ça crie au loup alors que ça rêve d’en faire autant ou pire… C’est la vie malheureusement, et ça ne s’arrêtera pas. Il y aura toujours des c*ns pour faire une réflexion idiote, émettre un avis stupide ou lancer un rire niais. Et quoi que tu fasses, tu en trouveras pour te critiquer, dire que tu es trop comme ci, pas assez comme ça…
    Mais il y a aussi des gens qui t’aiment juste comme tu es, avec ta passion, tes excès parfois, ton enthousiasme, ton humour, ton style qui fait mouche et tes sujets sérieux ou hot suivant les jours. Et qui veulent continuer à te lire. Dont moi.

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    • Merci Liliba, c’est adorable, vraiment ! J’ai fini par me foutre de quelques détracteurs qui m’ont bien pourri la vie par leur bave acide au moment de la publication du roman. Notamment parce que je ne les croise pas au quotidien…
      Mais quand ça touche la sphère professionnelle, c’est un peu plus délicat. Même si je me suis aperçue depuis belle lurette que le milieu enseignant n’était pas le plus ouvert au monde…

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      • Mentras à répéter :
        La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe
        et
        Les chacals aboient, la caravane passe…

        Enseignés par mon papa, et je peux te jurer que ça me sert depuis 40 ans !!! 🙂

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  6. Je comprends cette gêne et cette impression de « tabou » : t’es prof… my god, pourquoi tu parles de god ! Mais ce serait vraiment dommage d’arrêter ce blog pour ces raisons et d’éteindre ce lieu de tolérance, de rigolades et de réflexions ! 🙂

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  7. Leur propos ne sont que manque de confiance en eux et jalousie et je peux les comprendre et ne les juge pas. Mais qui ne t’a jamais jalousée? Moi je t’ai enviée … ta franchise, ton courage à t’être lancée dans un tel projet, ton investissement, ta réussite, ta liberté à parler sexe… lorsque tu les regardes, essaye d’avoir de l’empathie pour eux et non des sentiments négatifs à ton égard car leurs paroles ne les concernent qu’eux et non toi.

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    • Sophie, tu n’imagines pas, à chaque fois, tes gentils mots me font du bien. Trop longtemps qu’on ne s’est pas vues d’ailleurs 😉

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  8. Coucou Miss! Je comprends tes interrogations mais aussi ton envie ton besoin de liberté. Un blog nous expose, notre boulot aussi. L’équilibre n’est pas toujours facile à trouver.

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  9. C’est un questionnement que je comprends tout à fait, étant moi-même à la fois écrivain et prof. Je fais simplement la part des choses : il m’arrive de trucider certains personnages ou de leur faire faire quelques galipettes de temps à autre, mais une fois en classe, vu que ça n’a pas tellement d’utilité pour illustrer mes cours, je passe à autre chose. Et tant pis pour ceux qui pourraient s’imaginer que je continue de raconter des histoires tordues devant mes élèves. Par ailleurs, il est évident que certaines qualités de l’écrivain (enthousiasme, imagination, sens du détail, goût de l’effort, plaisir de transmettre) ont aussi leur utilité dans l’enseignement. Enfin, il existe très certainement des profs (ou d’autres professionnels) qui ont des activités bien plus scabreuses pendant leur temps libre… et dont il est préférable qu’ils ne parlent pas. Ecrivain et enseignant sont deux beaux métiers : il ne faut pas s’en cacher et plutôt être fier de réussir à faire les deux !

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  10. C’est là où l’on ressent les limites de notre prétendue « liberté  » d’autant plus qu’avec le net plus rien ne disparaît vraiment… Tu as toujours fait preuve d’un beau courage en ayant cette parole libérée, et je te souhaite de pouvoir continuer à être toi-même, mais sans te mettre en danger non plus. La jalousie, la,malveillance peuvent faire beaucoup de dégâts. Tu vas trouver la formule la plus adaptée pour rester en équilibre, j’en suis certaine. Et je te soutiens dans ta démarche parce qu’il faut que hommes et femmes puissent exprimer ce qu’ils sont, sans peurs, sans tabous, sans honte.

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  11. Ton article est un écho à mes propres questionnements. Loin d’avoir ton courage, je m’abrite derrière des pseudos : Armande puis Albertine, pour écrire sur la blogosphère. Je suis pourtant toujours très mesurée dans mes propos. Il n’empêche… Je n’assume pas pleinement cet avatar et rares sont les personnes de mon entourage professionnel qui connaissent l’existence de mon blog et des textes de l’atelier. Tu imagines que la sortie de « Sainte-Anne », qui va un peu lever le voile, sur cet aspect de ma vie, me stresse énormément. Seule ma meilleure amie a lu le roman (même Mister H., qui me tanne pour le découvrir n’a pas eu ce droit). Je t’admire pour ta liberté de ton, tes emportements, tes coups de gueule et tes élans du cœur. Tu es entière et ce n’est pas facile. N’oublie surtout pas que ta beauté réside aussi dans tes pas de côté.
    Bises

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  12. Mais Stéphie ! il faut continuer ! Tu me fais de la peine. Une blogo corsetée serait trop triste. Je ne commente que très peu chez toi, mais j’ai plaisir à venir te lire. Trouve une solution, et continue à être ce que tu es, quelqu’un de précieux pour tes amis.

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  13. L’éternelle question : que dire, que partager sur un blog, espace intime et pourtant si publique.
    Pour ma part, j’ai fait le choix de ne rien (ou presque) livrer, car mon site est à mon vrai nom et que, lorsque ça concerne mes états d’âme, je suis pudique.
    Par contre, je ne me suis même pas posé la question du pseudo concernant mes textes érotiques : ils font partie de mon travail, j’aime explorer différents styles, différents genres littéraires. Et tant pis pour les remarques (ça, j’ai été gâtée) ou les regards en coin et les bavardages derrière mon dos. 😉
    Tu conclus par « Je ne sais plus », mais au fond, tu sais, puisque tu aimerais. 😀 Moi, je pense que rester vraie à nos propres yeux est ce qui compte et que tout le reste en découle.

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  14. encore une fois le jugement des gens qui « critiquent » une chose parce qu’ils ne peuvent/veulent pas faire pareil me donne envie de changer de monde (je cherche des copines pour partir sur la lune, si jamais ça te dit 😀 )

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  15. Pour ma part, j’adore ton blog! J’aime ta façon de t’exprimer et ton verbe coquin. J’aime le fait que tu t’assumes et oui je l’avoue même si je ne te connais pas personnellement j’ai beaucoup d’admiration pour toi.
    Alors certes, on ne peut pas plaire à tout le monde mais après tout le principal c’est d’être bien avec soi même.
    J’espère que tes doutes s’estomperons rapidement.
    Courage!

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  16. Quand on a le courage de se dévoiler comme tu le fais, on s’expose forcément au jugement des autres. Et on ne peut qu’être déçu ! J’espère que ce texte te permettra de crever l’abcès avec tes collègues et de te sentir mieux. Pour ma part, j’ai choisi d’être discrète même si ce que j’écris est bien plus polissé que toi. As-tu réfléchis à l’idée d’ouvrir un autre blog dans lequel tu ne t’auto-censure pas ?

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    • Oui je me suis posé la question mais j’y perdrai mes fidèles lecteurs et tôt ou tard, ça fuiterait de nouveau 😉

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  17. Garde ta liberté d’expression !
    Et ceux que ça « choc » et bien qu’ils passent leur chemin.
    Non, mais !

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    • Je sais mais je me sens mal à l’aise à l’idée de savoir si ce que j’exprime est lu (surtout par les parents d’élèves en fait)

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  18. Ce que tu écris aujourd’hui me chagrine pour toi. Mais je comprends bien ce qui pose problème.
    Dans un tout autre style, quand j’avais tenté le casting d’une émission télé où on chante ^^, on m’avait dit « mais comment tu vas faire si tu passes à la télé? T’es prof, quand même! ». Ok, c’est pas vraiment pareil mais ça fait quand même réfléchir à ce que l’on renvoie de nous, et ce que l’on est prêt à assumer (jamais je n’aurais pensé qu’on me ferait des réflexions là-dessus!). Il y aura toujours des gens pour croire qu’un prof n’a pas d’autre vie que son boulot, et se doit de s’y dévouer entièrement. Et pas question de dévier du « bon droit chemin », hein…
    Tes collègues qui ont ri sont des esprits obtus (je reste polie) et des idiots.
    J’admire aussi la façon dont tu assumes tout ça, je ne sais pas si j’en serais capable.
    Mais tu as raison, tu devrais avoir le droit d’écrire ce que tu veux, quand tu veux, ici ou ailleurs. Vraiment.
    J’espère qu’on pourra continuer de te lire ici encore longtemps.
    Je t’embrasse, ma belle.

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    • Soizic m’avait prévenue d’ailleurs. Je pensais que je m’en fichais. Pour le roman, d’ailleurs, c’est assez bien passé. Mais c’est le blog, en fait, que j’aurais dû garder pour moi, surtout.

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  19. Cela me rend triste de voir que tu te poses des questions sur ton blog du fait du jugement des gens IRL. Je comprends tout à fait ta situation mais cela me révolte qu’on en soit là, que les gens portent des jugements, qu’une belle personne comme toi en soit à se demander ce qu’elle peut écrire ou pas. Moi, tout ce que je souhaite, c’est que tu continues à être telle que tu es et que tu écrives ce que tu veux. 🙂

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  20. Ben je n’ai pas grand chose de plus intelligent à dire que de te soutenir. Oui, ton blog, c’est chaud parfois, pas toujours, il faut quand même prendre du recul, mais c’est ton espace, ton blog, ta liberté et je n’ai pas le droit de dire quoi que ce soit sur ta façon de le gérer.
    Comme tu dis, le problème c’est prof ET le blog. Certains profs ne sont pas malins malins (si!), sans doute un poil jaloux. Qu’ils se calment et te considèrent comme une collègue point barre?
    Moi j’aimais bien quand tu ne te censurais pas et étais toi même. Après tout, pour ce que j’en sais, tes lecteurs sont des adultes.

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    • En théorie, des adultes, oui. En espérant que mes élèves ne trainent pas trop par ici 🙂 Mais comme je suis restée pas mal de semaines à ne chroniquer que du livre, j’ose espérer que ça les a découragés 😉

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  21. Stéphie, en ces temps où la pensée recule (je trouve), réfléchir est un exploit, exprimer sa pensée encore plus, presque un acte insensé … Alors quand on fait un métier comme le nôtre, tu as raison, c’est encore plus compliqué, alors que nous faisons notre travail comme tout le monde … Peut-être que de voir nos élèves évoluer pas comme nous le voudrions, nos collègues, certains, avoir l’esprit un peu étroit (alors qu’au contraire je trouve qu’un enseignant se doit d’être ouvert …) et nos parents d’élèves, certains aussi, être de plus en plus … mécontents, cons …, peu respectueux … nous (tu), avons (as) le besoin de dire les choses encore plus, d’argumenter sans cesse, de briser les tabous, de parler de sexe (parce que c’est la vie aussi, ça n’est ni sale, ni honteux, et quiconque le pense va forcément être malheureux un jour !) … Parce que ça nous parait encore plus nécessaire qu’avant …. Parce que si nous ne le disions pas nous aurions l’impression de nous renier …
    Alors bien sûr tes écrits dérangent et peuvent t’entraîner dans une spirale que tu ne souhaites pas affronter; pourtant je crois qu’il est plus que jamais nécessaire de continuer, parce que je vois bien que tu es une femme libre ! Tu n’es pas seule à affronter tout ça, nous pouvons aussi argumenter avec toi … et crotte de zut on ne va pas se laisser emmerder par les bien-pensants qui ont toujours raison et qui profitent d’un détail pour t’enfoncer dans la boue … nanméo …
    Je ne sais pas si j’ai fait beaucoup avancer ta réflexion … du coup … mais tu as déposé le premier pavé dans la mare en écrivant cet article … j’espère qu’il y en aura d’autres 😉

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  22. Comme Saxaoul, je suis prudente sur le net pour des raisons professionnelles, familiales… donc je comprends. Je salue comme d’autres ton courage.

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  23. Le monde du travail en général est dur, ce n’est pas seulement l’apanage des enseignants. Et il y a des esprits petits et mesquins dans tous les domaines. Ce que tu es les dérange ? Peut-être voient-ils chez toi quelque chose qu’ils envient et qu’ils n’atteindront pas parce qu’ils manquent de courage et de liberté. Je pense que dans leur réaction, il y a aussi une bonne dose de sexisme et les femmes ne sont hélas pas les dernières à en manifester. Essaie de tenir ton cap sans te laisser atteindre par eux, ce n’est pas toujours facile, mais tu ne pourras pas faire autrement parce que c’est vital pour toi. Courage ….

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  24. Ce qui t’arrive avec ton livre est tout de même une belle aventure. Je me dis que c’est normal que aies besoin de marquer un temps parce qu’il y a un sacré décalage entre ton quotidien professionnel et ce que tu vis, là, en dehors de ça. C’était une belle chance à saisir et tu as su la prendre (et ce qui passe depuis n’est qu’une suite logique, ton livre qui s’est posé entre de très nombreuses mains).
    C’est plus facile à dire qu’à faire mais… fais-en à ta tête. Après tout, les collègues ne sont que des collègues qu’on n’a pas choisi. Et pour les parents de tes élèves, ma foi, sais-tu ce qu’ils font en dehors des rencontres que tu as avec eux ?
    Profite et fais-toi plaisir

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  25. Pas facile de garder des espaces autonomes. Pour le moment, j’y arrive, et je tiens à le faire. Je ne pourrais plus raconter ce que j’ai envie sans cela, même si je ne dis finalement pas tant de choses. Mais pas de familles, pas de proches et pas de boulot sur le blog. Mais l’écriture sous son nom entraine forcément un brouillage des frontières, et en même temps, c’est toi, c’est ton identité.

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  26. Je comprends tes interrogations et tes doutes. J’espère que tu trouveras ce qui te convient le mieux pour continuer à exercer cette liberté d’expression qui te définit.

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    • J’ai l’impression de déserter tout doucement le blog mais je ne suis pas certaine d’être vraiment en accord avec ça, en fait

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  27. Les gens sont chiants !
    Après, je ne blogue plus sous pseudo depuis des années, et je ne m’auto-censure pas. La plupart le savent, mais certains tombent sur le blog par hasard et ils viennent m’en parler et c’est toujours très positif, et parfois ils donnent l’adresse à leur entourage.
    Mes collègues savent aussi que j’écris des nouvelles érotiques (je les publie sous pseudo mais je ne m’en cache absolument pas) (je ne sais pas s’ils les ont lues par contre) (d’ailleurs j’en ai écrit certaines en réunions) et ça les fait rire, positivement parce qu’on en rit ensemble quand je leur raconte des trucs, et au contraire ils trouvent que c’est tout à fait moi et m’encouragent.
    Peut-être qu’il y a des esprits chagrins que ça heurte, mais ma réputation c’est : « c’est une crème, mais par contre il ne faut pas l’emmerder », donc ceux-là se gardent d’être désobligeants, il vaut mieux pour eux. Mais c’est clair que je suis dans un lycée très cool, avec quelques esprits étriqués mais enfin, dans l’ensemble, très cool, et que ce n’est pas pareil partout et ça me rend triste que tu ne puisses pas t’épanouir complètement dans ce que tu fais à cause de quelques abrutis.

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  28. C’est vraiment admirable d’essayer de passer au dessus de ce que pensent les gens. Alors si certains n’ont pas le courage de s’assumer c’est plutôt à eux de faire profil bas et à toi de continuer à l’ouvrir

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  29. Je blogue moins ces derniers temps pour des raisons similaires (dans une moindre mesure évidemment). Je n’ai pas la réponse à tes questionnements… mis à part maudire le poids de la bêtise humaine o_O

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  30. Hello,
    J’étais en train de créer mon (dernier, et un peu vide) blog sans quoi je t’aurais répondu plus tôt avec le précédent.
    C’est depuis que mon livre a été publié que j’ai fermé le précédent, qui était bien plus NSFW.
    La peur qu’on le découvre, qu’il soit associé à mon nom d’auteur. Alors oui je te comprends.
    Vive l’anonymat, mais lorsque l’anonymat nous fait passer dans la célébrité… ça peut piquer.

    Tu as mon email, si tu souhaites en parler, car j’ai vraiment connu la même chose que toi.
    🙂

    Bonne journée !

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