Einstein, le sexe et moi – Olivier Liron

Voici le récit qui a remporté cette année le Prix des blogueurs, tout le monde a son nom a la bouche : Einstein, le sexe et moi aura été un des chouchous de la rentrée 2018.

Einstein le sexe et moi

Einstein, le sexe et moi, j’en ai entendu parler avant même qu’il ne soit sorti. Une libraire que j’aime beaucoup m’en ayant parlé au mois d’août. Le titre était déjà une invitation à lui tout seul. Néanmoins, si je l’ai acheté dès sa première réimpression, il m’a fallu un peu de temps pour le lire. La faute à mon calendrier surchargé.

Olivier Liron va raconter avec beaucoup d’humour comment il a participé et gagné la mythique émission « Questions pour un champion ». Cet exercice va lui permettre des digressions sur sa vie, sa sexualité et la difficulté à être différent dans un monde uniformisé. C’est donc un récit assez linéaire, qui suit le déroulement de l’émission, émaillé de pauses et réflexions de l’auteur sur sa vie.

Au-delà du récit, Einstein le sexe et moi est aussi un exercice de regard sur le monde. L’auteur ne règle pas ses comptes avec ceux qui l’ont laissé en marge, mais il propose, l’air de rien, des pistes de réflexion à ceux qui voudront bien s’en donner la peine.

Mon avis est mitigé et j’en suis fort désolée.

Tout d’abord, je déteste Julien Lepers, l’animateur. Et le récit est tellement fidèle, qu’on a l’impression d’y être et de l’entendre. C’est donc une belle prouesse de l’auteur, mais ça m’a hérissée car ce présentateur a des tics de parole insupportables. Forcément, ça crispe un peu à la lecture.

Ensuite, j’ai trouvé l’ensemble assez décousu, ne comprenant pas toujours les raisons de certaines digressions. Je voulais lire quelque chose me permettant de mieux entrer dans l’univers de l’autisme, je pense. Et j’ai souvent eu l’impression de rester en marge. Mais peut-être était-ce fait exprès.

Les réflexions sur ce que l’auteur a pu subir à l’école m’ont fait drôlement mal pour lui. J’aurais néanmoins aimé que ces souvenirs ne soient pas brandis comme une situation de l’école aujourd’hui. J’ose croire que les choses y évoluent. Peut-être car on explique davantage les troubles, qu’on tente de mieux les accompagner. On est maladroit (et cruel) quand on ne sait pas.

J’ai trouvé le style assez « blanc » si l’on excepte quelques phrases sublimes qui émergent par-ci, par-là. On les aurait souhaitées plus nombreuses.

Toutes les chroniques que j’ai pu lire parlent d’humour. Je n’ai pas été touchée par cette caractéristique non plus. Je ne peux pas dire pourquoi, je sais juste que l’humour, ça ne se contrôle pas. On ne rit pas tous des mêmes choses.

Je pense que j’ai un goût très peu prononcé pour les récits à la première personne.

Je n’aime pas tellement rentrer dans l’intimité des auteurs. Et je suis souvent mal à l’aise d’avoir à en parler, car cela me file l’impression de dénigrer une personne. Alors que j’essaie de m’attacher au plaisir que le texte m’a donné ou non. J’ai donc trouvé le personnage (l’homme, donc) incroyablement attachant et courageux, mais la forme du récit m’a laissée au bord du chemin.

12 réflexions au sujet de “Einstein, le sexe et moi – Olivier Liron”

  1. Autant je n’avais pas aimé son premier roman, autant j’ai aimé celui-ci et pourtant, comme toi, je n’aime pas J Lepers et n’ai quasiment jamais regardé l’émission en question

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  2. J’attendais beaucoup de ce roman (à cause de tous ces éloges) et j’ai été déçue également. J’aurais aimé une réflexion plus profonde, pas juste effleurée. Et je comprends ta gêne vis à vis de l’auteur. Ce n’est pas évident quand on sait que c’est autobiographique…

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