La femme au colt 45 – Marie Redonnet

La femme au colt 45    Un tout petit roman pour démarrer ce week-end, la femme au Colt 45 de Marie Redonnet, une auteur dont je n’avais jamais entendu parler avant et qui a pourtant une bibliographie imposante.

    La femme au colt 45 est un sacré petit roman. Il raconte l’histoire d’une nana qui a des tripes. Un beau jour, la comédienne Lora Sander, lasse de n’exister que dans l’ombre de son mec – et dans une terrible dictature -, s’en va avec pour tout bagage, le colt 45 reçu de son père. Dans son rapport à l’arme, on trouvera tout le symbole de sa vie en mutation.

    Ce très court texte est un objet littéraire à part entière : fable aux airs de contre-utopie, long monologue parsemé de didascalies, écriture à la fois sèche et métaphorique. Nul ne pourra lui refuser le statut d’OVNI. Une couverture flashy qui fait croire que ce petit livre va se lire d’une traite entre deux choses à faire. Il n’en est rien, c’est un récit qui interroge, qui marque.

    On suit une femme qui, à la cinquantaine, va tout plaquer, qui va devoir se battre pour être reconnue en tant qu’être humain et conquérir sa liberté, pas seulement parce qu’elle vivait dans un pays dictatorial mais aussi parce qu’être une femme, de fait, c’est supporter une dictature. Epreuve après épreuve, l’arme au poing, elle va chercher sa voie. Un texte qui parle aussi de l’importance du nom, de l’identité et qui pointe avec force et pudeur à la fois le sort de tous ceux qui quittent le pays et qui finissent privés de tout, même de leur nom.

    Un roman d’apprentissage pour une cinquantenaire en fuite. Mais y-a-t-il vraiment un âge auquel on n’aurait plus rien à apprendre. Un texte à lire, à poser et à digérer ensuite. Bravo !

    Retrouvez aussi les avis de Jostein, Keisha, Antigone, Mirontaine, Nicole, Virginie

18 réflexions au sujet de “La femme au colt 45 – Marie Redonnet”

    • Elle n’avait pas écrit de roman depuis longtemps et je n’ai vraiment commencé à lire des auteurs contemporains qu’en commençant à tenir un blog.

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  1. c’est certain, on apprend à tout âge et c’est cet apprentissage qui valide l’existence. La lecture est chez moi une forme d’apprentissage constant, ma cinquantaine reste donc très sage . Merci pour le lien

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  2. Son précédent roman est sorti à une époque où je ne m’intéressais pas encore à la littérature contemporaine, si bien que je ne la connaissais pas non plus. Je suis bien d’accord avec toi pour ce roman-ci, et ça m’a donné envie d’aller fouiller dans sa bibliographie !

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