Nos faces cachées – Amy Harmon

nos faces cachées    Attention si vous ouvrez ce roman, vous risquez de ne pouvoir le refermer avant d’avoir lu la dernière page. Vous allez oublier votre famille, le plat que vous avez dans le four, de dormir. Il y a quelque chose d’addictif qui fait que l’on veut savoir la fin, à tout prix. Un petit quelque chose, à la fin de chaque chapitre, qui nous pousse à tourner la page suivante.

Ce roman auto-édité aux Etats-Unis a connu un énorme succès. Le sujet déjà n’a pu qu’attirer le lectorat : le post 11 septembre 2001 et l’engagement de jeunes soldats en Irak. Rajoutez à ce contexte une jolie histoire d’amour et vous aurez compris qu’il y a là les ingrédients principaux pour en faire un best-seller.

J’ose espérer qu’en France, il aura le même succès, porté par la traduction fluide et efficace de Fabienne Vidallet qui vous fera complètement oublier que vous lisez une oeuvre traduite. On ne parle pas assez souvent du travail des traducteurs alors voilà mon petit clin d’oeil.

Revenons à l’histoire. Depuis l’enfance, la chétive Fern se pâme pour Ambrose, véritable colosse, qui ne la voit même pas. Elle grandit ainsi dans l’ombre, dans l’amour des siens et avec la complicité de son cousin Bailey, atteint de la myopathie de Duchenne. Le père de Bailey est l’entraîneur de lutte d’Ambrose et Fern n’a d’yeux que pour lui durant toute son adolescence. Et puis, il y a l’événement qui va marquer à jamais les Etats-Unis et le monde entier derrière eux : les attentats du 11 Septembre. Ambrose va s’engager et entraîner derrière lui ses quatre meilleurs amis, lutteurs eux aussi. Il va apprendre que tous les choix ont un prix.

Je ne vous en dis pas plus, chaque rebondissement ayant son intérêt. La grande force de ce roman repose, selon moi, sur ses personnages. Le duo Fern-Ambrose est touchant et parfaitement crédible. On les voit grandir, évoluer et on aime la tournure que cela prend. Mon personnage préféré est Bailey que j’ai trouvé d’une sagesse et d’un humour fou. Ce genre de personnage qui vit ses drames la tête haute et la main tendue. Celui qu’on rêverait d’avoir pour meilleur ami.

L’histoire est forte, très forte et ne repose pas uniquement sur l’histoire d’amour. L’auteur s’est habilement servie de l’Histoire pour raconter une histoire. Je n’avais pas encore lu d’histoire sur ce sujet et j’ai beaucoup d’apprécié pour cette raison.

De toute évidence, je n’ai pas pleuré autant que la moyenne des gens qui l’ont déjà lu mais mon petit coeur s’est drôlement serré plusieurs fois.

Cependant, j’ai quelques bémols qui me sont tout personnels. Il y a une habitude toute américaine de tout rapporter à Dieu qui peut parfois être un peu too much pour un lecteur français. Mais on est habitué aux bons sentiments des romans américains.

Et je dois reconnaître aussi que j’aurais préféré une narration au passé. Le présent, même s’il crée une vivacité du récit, empêche, je trouve, de rentrer et de se poser réellement dans un roman. Mauvaise habitude de littéraire sans doute.

Ce roman sort aujourd’hui alors faites-vous plaisir.

30 réflexions au sujet de “Nos faces cachées – Amy Harmon”

  1. Ah ce roman ! Ravie de voir qu’il t’a plu, et j’adore ta phrase qui résume très bien Bailey <3 "Ce genre de personnage qui vit ses drames la tête haute et la main tendue." Une superbe histoire !

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  2. est-ce que c’est un tome 1 ou une histoire complète ?
    sinon, les bondieuseries que tu mentionnes me refroidissent un peu mais je pense que le sujet abordé mérite de s’y attarder.

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    • Normalement, c’est un one-shot 🙂
      Pour les bondieuseries, on a clairement vu pire. Là c’est parfois un peu plein de bons sentiments… mais ce n’est pas du tout indigeste, promis. Je l’ai vraiment dévoré !!

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  3. Franchement, malgré ton enthousiasme (que je comprends tout à fait soit dit en passant), ça ne m’attire pas du tout. Et puis cette couverture, quand même…

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  4. J’ai beaucoup aimé… mais moi j’ai pleuré ma vie. Comme tu le sais, je travaille avec des enfants qui ont la même maladie que Bailey. Du coup, j’ai plus pleuré pour eux que pour lui. Et d’accord pour les trucs sur dieu… mais je n’ai pas été si dérangée que ça, contrairement à d’habitude.

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    • Les trucs sur Dieu passent assez bien mais je pense que ça vaut le coup de le signaler, on n’a pas l’habitude dans nos romans français.
      Pour la maladie, j’imagine. Du coup, je suis contente de savoir pourquoi tu as pleuré. Car si j’ai été touchée à de nombreuses reprises, je me suis demandée ce qui pouvait bien faire autant pleurer les gens 🙂

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  5. je n’ai pas encore lu de roman sur le post 11/09 non plus, celui-là m’attire pas mal ! mais je ne sais pas comment tu fais pour lire autant, j’ai déjà une PAL plus haute que moi 🙁

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  6. je me pose la même question que Eidyia, surtout avec l’agreg. Quand au roman je passe.
    Merci pour le partage. 🙂

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    • C’est ce qui m’arrive quand je pense que je vais lire 2-3 pages avant de dormir et que je fais une nuit blanche… 🙂

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  7. J’ai bien fait de ne pas l’abandonner, mais j’ai failli. Donc non pas un coup de coeur non plus, mais de jolies réflexions et des personnages très attachants. A un moment donné, cela devenait même addictif.

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