Parce que nous avons encore les mots

bougie    Dois-je vraiment vous dire à quel point notre monde a été ébranlé depuis mercredi ? A quel point, je souffre dans mes tripes d’avoir vu dans mon pays un tel acte de violence ? Ces mots-là me paraissent tellement creux, tellement vains et déjà éculés.

J’entends dire que la France n’a jamais connu un tel acte terroriste… moi, j’ai l’impression au contraire qu’on reproduit à l’infini les mêmes erreurs… qu’on oublie notre propre histoire et que notre pays n’a pas que des actes glorieux à son actif. Loin de moi l’envie de lancer une polémique sur ce sujet, de débattre de la notion de victime, de martyr… les débats finissent rarement bien et je doute parfois du fait que nous soyons réellement des êtres doués de raison.

Je suis, comme tout le monde, sous le choc d’un tel acte, de l’atteinte à la liberté d’expression. Je suis sous le choc car je n’arrive pas à m’ôter de la tête que ces personnes que l’on sur-médiatise, sont avant tout des gens qui ont perdu la vie. Des gens qui n’ont pas retrouvé leur famille, leur proche. Alors si je souffre dans ma société, je n’ose imaginer ceux pour qui le drame est aussi un drame personnel.

Alors, je vais continuer à vivre car j’ai la chance d’être encore en vie. Je vais continuer à écrire car j’ai la chance de pouvoir le faire. Je ne vais pas rentrer dans des débats houleux, je le répète, ils sont le plus souvent stériles. Je vais juste continuer à enseigner autour de moi la tolérance de tous, dans leurs différences mais aussi dans leur unicité. J’espère pouvoir contribuer un peu chaque jour au fait que des gens ne se sentent pas exclus de notre société et n’en deviennent pas des êtres assoiffés de vengeance.

Alors aujourd’hui, je vais continuer à penser en silence à tous les gens qui meurent chaque jour dans le monde parce qu’ils ont le courage de leurs opinions. A ceux qui sont aussi des héros anonymes.

20 réflexions au sujet de “Parce que nous avons encore les mots”

  1. Depuis mercredi, je m’émerveille chaque matin de la route que je prends en pleine campagne pour aller au travail vaincre l’ignorance.

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