Une photo, quelques mots (91)

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© Romaric Cazaux

Ce texte est le 4e d’une série autour du personnage de Soazig. Les textes ne sont pas forcément chronologiques mais se complètent : Texte 1Texte 2Texte 3

    Lui faire ça. A elle. Le jour de ses quarante ans, en plus. Heureusement, chaque vendredi, elle se rendait chez le seul homme qui la comprenait vraiment. Celui qui ne la jugeait pas. Jamais. Ou en tout cas qui n’en disait jamais rien. Après tout, elle le payait pour cela : son thérapeute.

     » Il n’est pas venu. Encore une annulation de dernière minute. Oui, je sais ce que vous allez me rétorquer. Pas la peine d’user votre salive. On ne peut pas attendre d’un homme marié qu’il soit disponible. Mais c’était important. Il me l’avait promise, cette nuit d’amour, pour mon anniversaire. Et puis changer de dizaine, ce n’est pas anodin. »

    Elle passa sa main dans ses cheveux, machinalement. L’homme en face d’elle ne disait rien. Elle avait l’habitude. C’était ainsi entre eux. Cela faisait partie de la thérapie. Elle avait l’impression que ce qu’elle disait, dans la vie, ne comptait pas. Alors, dans ce cabinet, une fois par semaine, on ne l’interrompait pas. Ou quasiment.

     » J’ai pris ma décision, je le quitte. Oui, je l’ai déjà quitté à de nombreuses reprises. Mais je sais que cette fois est la bonne. De toute façon, il n’assume rien. Et là, il assumera encore moins, donc autant disparaître. Je vais rendre mon appartement et aller tenter ma chance en province.

     – Je ne vous suis pas, là. Assumer quoi, Soazig ?

    – Je suis enceinte. »

Une photo, quelques mots

28 réflexions au sujet de “Une photo, quelques mots (91)”

  1. J aime décidément beaucoup cette idée d écrire à partir d une photo ce qui ouvre plein d interprétation possibles. Merci pour ce joli texte.

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  2. Oh oui il me parle!! La peur du changement de dizaine, cette envie de donner de l’importance à certaines choses et les surprises et l’importance de la vie, là où on ne les attendait pas! Encore une fois ça me parle

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      • Ouiiiiiiiiii! Ecris-la!
        Je suis preneuse pour la lire!
        Et c’est drôle en écoutant Jain ce matin,avant de lire ton texte, je pensais à écrire une histoire sur une fille qui, le jour de ses 30 ans trouve son mec au lit avec une autre…
        Moi j’ai cherché à le ré-inventer mon changement de dizaine mais plus il se rapproche plus mes plans tombent petit à petit à l’eau… Mais je ne doute pas que la vie aura d’autres choses pour moi!

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  3. Merci pour cette suite totalement surprenante…..S’ouvre une nouvelle vie pour Soazig, affranchie de sa dépendance amoureuse, mais qui va rapidement être esclave d’un autre amour !!!!…..D’autres épisodes en vue ?….Ce serait avec plaisir.

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  4. A elle de rester forte. Sinon le psy aura un futur client dans les années à venir… J’aime bien ton texte efficace.

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  5. Alors il semble que j’ai loupé les premiers épisodes concernant Soazig. J’ai lu celui du 4 avril aussi mais a priori ils y en a d’autres. mais où? Veux bien lire les précédents …

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  6. La chute … Bon, du mal à écrire … Mais élever seule un enfant, le psy il lui dit quoi ? J’espère qu’il lui parlera là ce coup ci. C’pas anodin d’élever seule. Hum … aussi collante soit l’étiquette « femme forte », personne ne l’est vraiment.

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  7. Il va effectivement qu’elle soit particulièrement forte pour assumer cet enfant seule, c’est un sacré rebondissement que tu lui fais vivre à ton personnage ! Espérons que l’éloignement géographique lui permette d’oublier cet homme.

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  8. Joli contrepied sur cette photo où on attendrait davantage la rencontre entre amants que le rendez-vous avec un psy.
    C’est chouette de retrouver Soazig.
    Je crois qu’il me manque des épisodes, je ne sais plus.
    Je prendrai le temps de les lire.

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  9. trop contente de suivre les aventures de Soazig et bien entendu, j’attends une suite où j’imagine que ça ne va pas être facile pour elle d’assumer cette éducation seule… Mais qui sait ? Elle n’est pas à l’abri d’une belle rencontre qui l’élèvera avec elle ??? 😉

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