Prix de la Nouvelle Erotique 2018 & moi

    Ecrire une nouvelle en une nuit avec un thème et un mot final : c’est le pari fou proposé par Le Prix de la Nouvelle Erotique depuis déjà trois sessions.

    Dans la nuit du changement d’heure d’hiver, les Avocats du Diable proposent un drôle de défi donc. De minuit à l’aube (avec l’heure supplémentaire de ce jour particulier), il faut donc écrire une nouvelle, érotique de surcroît. Et dans la solitude de la nuit, avec les yeux qui se mettent rapidement à piquer et l’appel de la couette ce n’est pas évident. Mais c’est ce qui fait toute l’originalité de ce prix.

    C’était la troisième édition. J’ai participé la première fois et fait partie des 50 finalistes. Ma nouvelle non retenue finalement avait été retravaillée et publiée dans un recueil à la Musardine. Je m’étais inscrite pour la 2e mais lamentablement endormie.

Comment ça marche ?

    Tout d’abord, il faut postuler pour avoir le droit de participer. On envoie donc sa candidature dans laquelle on prouve qu’on est déjà un auteur. Une fois la candidature validée, on attend donc le jour J, l’heure H, même. A 23h59, assez précisément, le 23 octobre 2017, nous sont arrivées par mail les fameuses consignes. Cette année, le thème était « Le dîner de cons » et le mot final « commode ». Compte à rebours lancé, triture-méninges aussi, c’est parti !

Pourquoi j’aime ce prix ?

    Tout d’abord, il y a la notion de défi avec soi-même. Ecrire une nuit complète, sans craquer, ce n’est pas évident. Sortir complètement de son esprit, une histoire avec un début, un milieu et une fin qui tiennent la route… c’est excitant ! Ce qui tombe bien quand on veut écrire de l’érotique, n’est-ce pas ? En plus, j’ai une manière à moi d’inventer et écrire des histoires. Les personnages et leurs histoires vivent des jours dans ma tête avant que je ne commence à écrire quoi que ce soit – même des notes dans un carnet. Et après écriture, j’aime laisser poser un texte plusieurs jours avant d’y revenir et de le retravailler. Donc c’est un vrai défi car cela me bouscule complètement dans mes habitudes.

    Ensuite, ce que j’aime par dessus tout, c’est la lecture à l’aveugle. J’explique. Les membres du jury n’ont aucune idée des identités des contributeurs. Une personne, qui n’est pas du jury, récupère et anonyme nos productions. Et ensuite ce prix garantit une complète impartialité.

    Pour finir, le prix du lauréat fait rêver : 3000 euros et 3 semaines de résidence d’écrivain en Camargue… WOAW !

Mais tu écris de l’érotique, toi ? Pourquoi ?

    Une fois, un auteur, lors d’une rencontre a dit – en substance – qu’il adorait écrire du thriller car ça lui permettait d’être un serial killer sans rien craindre de la loi. J’avais trouvé ça génial.

    Donc j’écris de l’érotique car c’est un des ingrédients de la vie, tout simplement. Et non pour faire des rencontres… Anecdote : j’ai eu une page Facebook consacrée à mes écrits érotiques. Lassée des messages sordides que je pouvais recevoir, je l’ai supprimée.

Ecrire, c’est explorer des possibles.

    Mais alors ? Tu racontes ta sexualité ou tes fantasmes ? Eh bien, pas du tout. Je m’amuse et je crée. Je me demande en quoi la tension sexuelle peut enrichir une histoire. Et pas l’inverse. Amener une scène érotique m’amuse plus que de l’écrire. Et puis j’aime les chutes. Et c’est encore plus savoureux en érotisme. Si la chute n’était que l’orgasme… quel intérêt de l’écrire ?

    Alors t’as écrit quoi, ce soir-là ?

    Je ne vous le dirai pas. Pour la simple et bonne raison que j’ai appris il y a quelques jours que ma nouvelle faisait partie des 30 finalistes parmi 238 participations. Et je me suis donc engagée, afin de préserver le principe d’anonymat à ne rien dire sur ce qui s’est tramé dans ma tête et sur mon écran.

    Par contre, je peux vous raconter le déroulement de ma nuit, qui fut très différente de celle de la première édition. En effet, cette fois-là, j’avais cogité en vain pendant deux heures, décidé d’abandonner. Et une fois sous la couette, une idée m’avait forcée à me relever et à écrire toute la nuit. En m’administrant une douche glacée vers quatre heures du matin, pour ne pas m’endormir… bande de pervers…

    Cette fois-ci, scénario inverse. Je vois la double-consigne et je commence à me lamenter… Je vais encore passer des heures à galérer… et vlan, d’un coup ! L’histoire se dessine dans ma tête. Très vite. Je l’écris en assez peu de temps : environ trois heures. Et là… gros coup de fatigue. Je me suis donc couchée deux heures. Au réveil, à la relecture, j’ai vu ce qui clochait, changé le temps de la narration, soigné la chute. Et rendu mon texte sur le fil !

Et maintenant, suspense jusqu’au 24 mars 2018 : une nouvelle sera lauréate et dix environ seront compilées dans un recueil qui paraîtra aux prestigieuses éditions du Diable Vauvert. Autant vous dire que je piaffe d’impatience.

4 réflexions au sujet de “Prix de la Nouvelle Erotique 2018 & moi”

    • Bonjour la prochaine édition aura lieu en octobre, au moment du changement d’heure. Je vous suggère de suivre leur page FB

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