Vacances ? Mais vous êtes toujours en vacances !

vacances    Je ne serai pas la première ni même la dernière à écrire sur ce propos, mais les vacances et du travail des enseignants est tout de même un des sujets préférés des gens aigris.

    Alors, oui. Je suis en vacances et il était temps. Enfin, en vacances, il sera bien temps dans cet article de redéfinir ce mot. Depuis trois semaines, je franchis le seuil de mon établissement scolaire à 8h pour ne parfois en sortir qu’à 21h. Et on va me sortir que je ne bosse que 18h (enfin 20 cette année pour moi, faut bien payer les factures chaque mois).

    Ben alors, elle fait quoi celle-là pour rentrer si tard ? Elle assiste aux conseils de classe et elle reçoit les parents de ses élèves (remettre les bulletins,  donner des conseils, encourager les enfants…) pendant que le sien, de môme, attend seul à la maison…

    Mais reprenons les choses dans l’ordre.

     Les profs de vos enfants ont un service devant élèves d’environ 18h mais cela ne signifie pas qu’ils ne travaillent que ces dites heures… Vous pensez vraiment qu’on nous paierait autant pour si peu. Remarquez, parfois, quand je vois ma fiche de salaire. A peine plus de 2000 euros avec un bac + 5 et 20 ans d’ancienneté dans l’éducation nationale (j’ai également été surveillante), on ne se demandera pas pourquoi cela ne fait plus rêver personne.

    Et quand je pense que M. Fillon pense nous faire travailler plus à salaire égal… Je vous conseille la lecture de l’édifiant rapport Longuet… Ne vous étonnez pas si les démissions fleurissent et que le souci du recrutement empire. Qui seront les gens qui enseigneront à vos enfants ?

    Cette année, c’est la réforme.

    Non pas sur un niveau à la fois, pendant 4 ans. Mais tout d’un bloc, la même année. Tout à repenser, tout à reprendre. Car enseigner le français, ce n’est pas claquer des textes, des questions et des exercices. C’est avant tout penser à la manière dont on veut aider les enfants à s’approprier la langue et la culture pour le transformer en quelque chose qui leur appartiendra et donc leur restera.

    Ma semaine, c’est donc 20h de cours. A cela, vous pouvez rajouter entre 5 et 10 heures de correction de copies. Comme j’ai 120 élèves (4 classes de 30 élèves), cela prend du temps. Vous pouvez également rajouter une dizaine d’heures de préparation de cours, aisément. Ce que j’enseigne à vos enfants, les documents que je leur transmets, ne tombent pas du ciel. A cela rajoutez le temps que je passe à écouter leurs questions et leurs soucis en dehors des heures de cours, la concertation avec les collègues des autres matières pour créer ces fameux EPI qui ont fleuri dans les emplois du temps de vos bambins, les réunions sur tout et n’importe quoi, le temps passé avec la CPE, le chef d’établissement, la conseillère d’orientation psychologue.

    Oui mais il y a les vacances !!

    Etat de ce qui est vacant… donc libre, vide, inoccupé. Or, la première phrase que j’entends à chaque retour de vacances est « Vous avez corrigé nos copies ? » Eh oui, voilà tout le problème du travail invisible. Les petites vacances sont le moment de faire le point, de corriger les devoirs faits la semaine d’avant et de préparer les cours à venir. Une période que nous ne passons certes pas en classe, mais pas une période de vacances non plus.

    Vos enfants, eux, sont en vacances. C’est pour eux, pas pour les enseignants, que le calendrier scolaire a été établi. Regardez à quel point ils sont épuisés. Et on les comprend.

   Ouais et vos deux mois de vacances d’été, on en parle ?

Oui, parlons-en. Déjà si vous regardez un peu les calendriers scolaires, vous vous apercevrez qu’il n’y en a plus tout à fait deux. Là où il y en avait presque 2 et demie quand j’étais moi-même élève… Et puis, de vous à moi, qui se barre en vacances avant la fin de l’année scolaire sous prétexte que les billets et les locations sont moins chers… Les mêmes qui font les ponts ou font péter une semaine de cours à leurs enfants pour aller chez Disney… alors, la mauvaise foi, ça va bien cinq minutes.

    Et puis l’été, même si je décompresse une bonne moitié, l’autre sert à lire, réfléchir et préparer l’année qui suit.

    Ah mais ces profs, ils ne font que se plaindre, ils font grève sans arrêt…

Pour commencer, on ne se plaint pas, on voudrait juste que des gens qui pensent connaître notre métier, sous le simple principe qu’ils sont allés à l’école, cessent de nous dire que l’on ne fait rien. Vous connaissez des profs qui glandent ? Attention, je vais vous révéler un secret qui va changer votre vie !! Tadaaaaaaam ! Il y a des glandus dans tous les corps de métier. Je savais que ça allait vous en boucher un coin.

    Il y a des métiers plus difficiles ? Effectivement. Mais personnellement, je ne me permets pas de juger qui a un travail plus ou moins pénible que l’autre. Je suis trop occupée à essayer de faire le mien le plus correctement possible.

    Quant aux grèves, le jour où l’opinion publique cessera d’écouter les approximations de la télé, elle découvrira que les enseignants se battent et perdent des journées de salaire essentiellement pour défendre un système scolaire qui va à vau-l’eau et pour défendre VOS enfants. Certes de temps en temps, on demande à être correctement payé vu notre niveau d’études et d’implication. N’allez pas vous étonner ensuite que plus personne ne se présente aux concours de recrutement et qu’on mette n’importe quel pimpin devant vos mômes. Un excellent reportage sur le problème du recrutement est d’ailleurs passé récemment sur une chaîne nationale.

    Bon, je vous laisse, on est dimanche (et je suis en vacances, ah ah ah). J’ai des cours à préparer, il paraît qu’après douze ans à le réclamer, je vais enfin être inspectée en janvier.

    Et au fait, grâce à vos adolescents survoltés, j’adore mon métier ! Et pourtant, il est loin d’être certain que j’y reste jusqu’à la retraite…

     Pour le plaisir, je colle quand même mon logo du dimanche.

60 réflexions au sujet de “Vacances ? Mais vous êtes toujours en vacances !”

  1. Ah !les vacances… J’ai encore eu droit à une réflexion d’une copine cette semaine : elle me demandait si j’avais eu le temps de finir de tricoter un gilet et je lui ai répondu que je croulais sous les copies et les réunions donc que je n’avais pas eu le temps et elle de me répondre : « oh, c’est pas avec les heures que tu fais dans la semaine… » (sic). Bref, j’adhère à 100% à ton billet du dimanche ! Bises

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  2. Je valide entièrement, d’ailleurs Bastien va aller quelques jours au centre de loisirs pour laisser papa et maman corriger et préparer les cours de la rentrée la semaine prochaine… je partage ton billet!

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    • Merci Enna, si seulement les gens pouvaient admettre que ce n’est pas aussi facile qu’ils ne veulent bien le croire 😉

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  3. La réforme empire les choses, mais tu ne tournais pas les pouces non plus les années précédentes… Merci pour ce billet qui fait du bien !

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  4. Vacances : état de ce qui est « vacant », inoccupé, vide…. Merci de revenir aux fondamentaux, ma Stéphie!
    Ici, ce sera zéro copies (oui, j’ai réussi), mais les cours à préparer, et surtout, surtout, l’imposant Gide (et ses Faux-Monnayeurs) à travailler, ce qui ne va pas être fait en dix minutes…
    Et vu mon état de fatigue actuel, rhume, toux, il serait aussi temps que je pense au repos, au vrai. Genre dormir ou lire juste pour le plaisir… Ben quoi, on peut rêver, hein.
    Mes proches commencent tout juste à changer de discours quand ils voient à quel point on bosse. Et ça fait quinze ans que j’enseigne… alors l’évolution des mentalités, c’est pas gagné.
    Passe un chouette dimanche, ma belle!

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    • Et quand on voit le salaire en fin de mois… Ben quoi, z’avez pas la vocation aussi ? Si, mais mon banquier s’en fout !

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  5. Je souscris à tout cela…. et d’ailleurs je ne suis plus prof. Mes parents étaient profs. Je les ai vus dans leur bureau commun, avec deux tables, chacun corriger des copies pendant des heures. Quand j’étais instit on me disait que c’était pour les vacances…. je disais que non, connaissant bien cette réalité, et quand je ne l’ai plus été, on m’a demandé si j’allais être dégoûtée de perdre ces vacances fantasmées par beaucoup de monde. grrr Résultat : pouvoir poser ses vacances quand on veut ou presque et un jour par ci par là quand on a besoin d’un « petit break », pouvoir boire du thé quand on veut, arriver au boulot à 9h00 ou 9h30, et pisser quand on veut. ahah je supporte encore moins qu’avant d’entendre que les profs se la coulent douce. Et surtout la possibilité de décrocher réellement chaque week-end sauf exceptions. Et jamais ce qui me pose souci est l’avenir d’un enfant …. Vraiment j’admire les profs et maintenant que je suis de l’autre côté encore plus . J’ai commencé à écrire pendant que mes parents travaillaient justement, et je n’ai dû arrêter que lorsque j’ai été instit car je n’avais plus aucune énergie pour autre chose. depuis que je travaille dans le privé à un bureau j’ai pu écrire un nouveau roman entre midi et deux et pendant mes vacances très tranquillement. Ma passion ne pouvait pas cohabiter avec un métier si demandeur en temps, en énergie, et en émotions de toutes sortes

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    • J’avoue qu’avec le job de prof, je peine à trouver du temps et de l’énergie pour avancer dans mon second roman 😉 Merci beaucoup pour ce témoignage 🙂

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  6. Je ne peux qu’adhérer. Notre job, certes passionnant, est ultra prenant nerveusement et émotionnellement parlant, et on ne décroche jamais vraiment, même pendant les sacro-saintes « vacances » qui n’en ont que le nom. Que ceux qui jugent ou critiquent les profs viennent prendre leur place ne serait-ce qu’une semaine et nous pourrons parler. Il n’y a qu’à écouter les parents qui nous accompagnent une petite journée en sortie pédagogique, hem…

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    • Oui mais ils sont peu nombreux ceux qui posent une journée pour le faire.
      D’ailleurs, en ce qui nous concerne, on ne peut jamais le faire…

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  7. Merci pour ce billet, espérons que des aigris le liront, et changeront un tout petit peu d’avis sur les profs… mais pourquoi personne ne veut-il faire ce métier de rêve ? Et pourquoi ceux qui trouvent qu’on ne travaille vraiment pas beaucoup sont-ils sur les rotules lorsqu’ils ont cinq ou six enfants qui viennent jouer un après-midi avec le leur ? Tu vois, je dis encore « on » alors que je savoure ma retraite ! 🙂

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    • La savourerai-je un jour ? Vu l’allongement du temps de travail, on peut en douter…
      De toute façon, les aigris n’entendront pas. Mais ça m’a déjà fait du bien de l’écrire et de le partager 🙂

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  8. Et moi comme je suis une instit encore plus feignante que les autres, l’an prochain j’ai décidé de travailler encore moins ne me mettant à temps partiel ! Yes ! Bah voui, pour pouvoir profiter de mes week-ends !!!!

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  9. Tu as tout dit (ou presque). Je valide, tu le sais, à 100% On peut ajouter que oui, on est arrivé bien avant le début de la première heure de cours (photocopies, échanges, etc, et euh pipi, voir un commentaire plus haut), et si tu n’es pas dans le couloir trois quatre minutes au moins avant la sonnerie, ça piaffe et fait désordre. Avant un cours, tu peux déjà avoir eu à désamorcer un problème.
    J’ai de la chance, mes proches et mes amis ne m’ont pas fait de réflexion, ils voyaient bien le temps que ça prenait. Et puis il y a tout le temps de travail caché…
    Comme disait une collègue « les concours sont ouverts à tous ».
    A part ça, chouette boulot! Mais on est humain, on aime bien un peu de reconnaissance.

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    • Oui, tu fais bien de rajouter cela : les photocopies, la gestion des mômes hors de la classe (couloirs, demandes incessantes devant la salle des profs)…
      Quant à la reconnaissance, j’aimerais déjà qu’elle vienne du ministère qui m’emploie…

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  10. J’ai lu ton article en entier car le mot « aigris » m’a dérangée mais ai voulu dépasser cet à priori et étais curieuse de savoir si mes amis, qui vivent de douloureux moments avec certains enseignants de leurs chérubins pouvaient être qualifiés ainsi. Bon, il est vrai que je les aime trop pour y trouver l’once d’un argument pour les traiter de la sorte (mon « jugement » en est donc biaisé) mais ce que je sais c’est qu’ils attendent de la qualité dans l’enseignement de leurs têtes blondes et ne vont pas aller chercher (manque de temps souvent ) les raisons du mauvais enseignement reçu parfois et du coup ils peuvent sortir ces formules toute faites en généralisant la profession comme les enseignants pourraient aussi généraliser leurs propos 😉 1 partout ; -)
    Perso je mets le métier d’enseignant dans le domaine du luxe, un luxe inimaginable cette transmission de savoir. Et malheureusement, comme quand je vends une solution à 5 millions d’euros et qu’un seul élément dysfonctionne, il m’est difficile d’expliquer au client, à qui je bloque le process de bon fonctionnement de son entité, qu’on a travaillé 60 heures par semaine pendant des mois en amont du projet, un nombre d’heures inimaginables pendant l’installation du projet à en perdre le sommeil…. Lui ne voit que le résultat…
    De plus, s’ajoutent parfois des appels d’enseignants sur les réseaux sociaux à qui on a refusé des mutations et qui expliquent longuement qu’ils ne peuvent pas assurer la qualité de leur enseignement car leur famille vit loin d’eux en semaine…. Ça me fait bondir d’entendre cela… Arnaud Montebourg a sorti aux défenseurs de la société de madeleine « chez Jeanette » que l’État ne pouvait pas être garant de l’économie de notre pays, car nous n’étions pas en « Union Soviétique « … Etonnant comme réponse quand on connait la couleur de son parti mais poutrtant si lucide… Je réponds la même chose aux enseignants qui n’en peuvent plus et surtout leur souhaite de trouver une autre voie plus épanouissante avant que leurs idées en deviennent trop sombres pour se lancer de nouveaux challenges d’avenir.
    Voilà mon avis miss, ai été bavarde mais le sujet m’interpelle et espère ne pas avoir été trop concise dans mes idées pour ne pas être comprise ou mal jugée 😉 c ‘est avec un immense plaisir que je veux bien philosopher de ce thème avec toi autour d’un verre l’an prochain ; -)
    Bisous, profite de tes congés et belles fêtes de fin d’année miss

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    • Déjà, je te remercie de ton commentaire.
      Le mot « aigri » ne s’adresse pas au parents qui souffrent de certains enseignants. Je suis maman également et je peux t’assurer que certains enseignants que mon fils a pu avoir…
      Mais ne mélangeons pas tout.
      Je parle de la méconnaissance de notre métier, de sa réelle pénibilité (même si loin de moi l’idée de la mettre en concurrence avec celle du type qui tient un marteau-piqueur sur le bord des routes) et de l’indigence de nos salaires.
      Le prix d’un projet et le résultat ? Tu m’excuseras mais là encore… qu’ils tirent sur l’Education Nationale et ses erreurs d’aiguillage. Pas sur nous, qui tentons en grande majorité de faire de notre mieux. Avec une formation proche du néant dans son contenu.
      Pour ce qui est de trouver une voie plus épanouissante… si c’était si facile de se recycler après avoir été prof, ça se saurait 🙂

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      • Je ne dis pas que c’est facile de se recycler, entendons nous bien. Dans tous les métiers, en France, se recycler est une affaire qui demande énergie, volonté et persévérance mais quand on ne voit plus un bel horizon en face, on arrive à changer de voie, j’en connais un chapitre là dessus…

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  11. Prof depuis 10 ans maintenant, je gagne moins que ma petite soeur qui approche de sa troisième année de travail. Je me demande si j’aurais la force de faire ce métier toute ma vie….En effet, comme l’ont dit les commentaires précédents : c’est un boulot épanouissant mais épuisant moralement (drames familiaux, isolement, harcèlement…) psychologiquement et physiquement.

    En arrêt pour raison médical, je me rends compte ce que c’est de vivre…attention je ne parle pas de partir en vacances, de faire les boutiques, ou autres activités…juste de faire les courses en temps en en heures, d’avoir un appart’ à peu près propre, du linge lavé et repassé…et de profiter de mon compagnon…un peu. A l’heure actuelle c’est le lot quotidien de beaucoup de travailleurs je sais, c’est pourquoi je dis que : Non ! nous ne sommes pas des privilégiés !

    Depuis 10 ans je ne suis pas partie en vacances, faute de moyens…je ne cherche pas à faire pleurer dans les chaumières car mes élèves m’apportent énormément et me manquent énormément !!!
    Mais c’est vrai que cette bataille permanente contre les profs me fatigue…Nous avons un métier où la reconnaissance n’a pas sa place (vous n’en faites jamais assez) alors si en plus les politiques et le peuple s’y mettent, cela ne nous aide pas du tout !!!!

    Et cette réforme….que dire ?
    Je ne suis plus prof de sciences !!!! je suis prof de français, de méthodologie….je dois apprendre à mes élèves de 1ère ou de Terminale, comment lire ou faire un graphique, comment répondre correctement à ne question car ils ne comprennent pas les verbes qui y sont écrits….et le contenu ? je le transmets quand ??? les années ne sont pas à rallonges !
    En 4ème cette année, j’ai du apprendre à mes élèves à faire des flèches !!!! oui oui vous avez bien lu ! ils ne savaient pas ce qu’était une flèche (tracée à la règle, avec un début et une fin…) alors bon ! leur apprendre comment on fait les bébés doit se faire en quelques cours seulement car on n’a pas le temps !!

    A côté de cela, heureusement, mes élèves sont extraordinairement sympathiques et gentils (j’ai reçu plein de messages durant mon arrêt) mais je sais que ça n’est pas monnaie courante…je loue donc le ciel tous les jours et je m’accroche à cela !

    Toujours est-il que prof ce n’est pas un métier c’est une vocation ! alors je vous souhaite tout le courage nécessaire pour traverser tous ces commentaires déplacés envers notre profession…et vous souhaite de joyeuses corrections de copies !!!

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    • Je suis d’accord avec beaucoup de choses dans votre commentaire, merci !
      Mais je refuse le mot de vocation parce que justement, celui-ci permet aux gens de nous demander n’importe quoi, à la lueur de ce joli mot.
      Je suis enseignante, c’est mon métier. Je suis fonctionnaire de l’Etat et je respecte cela. J’adore les ados et j’adore être avec eux dans une classe. Mais je ne me voue pas. Aucun appel divin, aucun appel impérieux. Une passion, à la limite. Certainement pas une vocation qui autoriserait à me demander tout surtout n’importe quoi.

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  12. Et puis pendant nos vacances, on n’est pas payé, nous. Notre salaire est lissé sur 12 mois, mais on n’est payé que 10 avec 5 semaines de congés comme tout le monde. Avis aux amateurs !

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  13. Attention j’ai l’impression que je suis la première non-membre de l’Education Nationale à répondre. Ce qui est dommage, car du coup ça fait très peu débat.
    D’abord, un petit mot sur les « aigris », comme si la France était divisée: d’un côté les profs, et de l’autre les aigris qui les méprisent. J’ai plein d’amis profs (oui tu vois je ne suis pas raciste, mes amis sont… lol). Or j’ai l’impression qu’ils souffrent tous bien plus du déclassement social réel qui a touché cette profession que de l’aigreur de toute la population. Il y a un siècle notable, aujourd’hui « petit fonctionnaire », c’est clair que le prof ou instit a pris du plomb dans l’aile. C’est très dommage. Et votre salaire, absolument pas à la hauteur de ce que vous faites, n’aide pas à rétablir le rang social. Là aussi, je trouve cela très dommage.

    Après, se focaliser sur cette histoire de vacances qui met très souvent les enseignants à fleur de peau, c’est un peu contre-productif à mes yeuxTu me dirais que tu en as assez que votre salaire ne soit pas revalorisé, que c’est injuste, je serais totalement d’accord. Mais pourquoi se battre en ayant l’air de se justifier, sur cette histoire de vacances? C’est un avantage lié au métier, et point.
    Est-ce que c’est une insulte de constater que sur le calendrier, les profs ont deux fois plus de vacances que la majorité des Français (Quand tu écris que tu décompresses « une bonne moitié des vacances d’été, c’est un mois… Plein de gens ne prennent jamais un mois d’affiilée) ? C’est objectif. Ca fait partie de votre job, je connais même pas mal de gens qui en assument l’avantage (garde de leurs propres enfants, un peu de temps pour s’adonner à des activités persos, etc). Je ne vois pas en quoi vous devriez vous en excuser ou justifier à quoi vous les occupez.
    Pourquoi pas assumer tout simplement?

    « Les médias » ou « les gens » se vautrent dans le cliché selon lequel vous êtes toujours en vacances. Bien. J’ai été journaliste, j’ai entendu des centaines de fois que j’étais pourrie, que j’écrivais n’importe quoi, que je gagnais plein d’argent (lol). Des amis sont intermittents, ils entendent à longueur d’année qu’ils ne glandent rien, ne produisent rien, sont inutiles. J’ai de la famille dans la gendarmerie, eux se tapent le cliché du képi bourré dont le seul plaisir est de coller des contraventions aux braves gens…

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    • Vous n’êtes pas la seule non Éducation Nationale Caro, je le suis aussi ; -), même si j’ai failli y rentrer car c’était le rêve de ma famille mais j’ai tenu bon et je savais que je n’aurais jamais eu la patience pour ce métier que j’admire et qui est un atout pour que nos bouts de choux s’instruisent. .. Votre commentaire montre bien la mauvaise image que nous nous fabricons continuellement sur les métiers qui dépendent de l’Etat et particulièrement quand les caisses se vident. .. à se demander pourquoi… Merci pour cet échange

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    • Bon, déjà c’est un post qui est « daté » si je puis dire. A chaque fois que je dis « je suis en vacances », je m’entends dire « encore ! » Alors comme c’est le début de la trêve de Noel… je trouvais ça bien placé. Et pour le salaire, j’en ai parlé puisque j’ai même donné le mien après 20 ans de boîte et un bac + 5
      Au risque de me répéter, c’est du temps hors élèves, pas forcément des vacances. Et si désormais, je peux souffler trois semaines (la pause d’été ne fait plus deux mois), c’est parce que j’ai 15 ans de métier devant moi. Et si, je connais déjà qui soufflent vraiment pendant leurs trois semaines de vacances. Perso, j’ai toujours un bouquin à la main en me demandant si ça va pouvoir plaire aux élèves, si je vais pouvoir leur faire étudier, etc
      Mais je ne me plains pas vraiment, je voudrais juste que notre métier soit moins mal vu. Et l’argument des vacances est le premier qu’on retrouve dans la bouche des gens.
      Je suis ravie d’être à la maison pendant les vacances scolaires, c’est un avantage, il est vrai. Surtout que je viens de m’enfiler six soirées complètes à rentrer entre 20h et 21h pour des conseils et remises de bulletins en laissant mon dit-môme se gérer à la maison. Je ne me plains pas, une fois encore. Je dis juste que le privilège a bon dos.
      Et je sais que cette profession est loin d’être la seule à supporter les préjugés…

      Des bisous, ma Caro 🙂

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  14. Moi aussi je suis non Educ Nationale ( mais fille de 2 profs) . Comme je dis toujours, si bosser n’était pas fatiguant, ça s’appellerait des vacances ! 😉

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    • Mon ex me sortait même : « je suis certain que t’es la seule prof assez conne pour bosser autant ». Charmant hein… la bonne nouvelle c’est que c’est mon ex 🙂

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  15. Pas plus tard que vendredi, je me suis énervée sur un post d’une mère qui maudissait les vacances scolaires parce qu’elle allait devoir « supporter » ses enfants pendant deux semaines. La même qui à la rentrée râlait contre les profs parce qu’elle considérait que les profs étaient plus prompts à planifier leurs vacances qu’à s’occuper de son fils hyperactif. Ce genre de chose m’horripile de plus en plus.

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  16. pour ce début de vacances, j’étais dans un tel état que toutes ces remarques stupides me sont passées bien au-dessus! Je dois même dire qu’elles se raréfient…

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  17. J’adore que tu mettes en scène toutes les objections que font les gens !!! Et je comprends ton énervement… mais il y a prof et prof… et certains font tout pour donner une mauvaise image du métier… même si la majorité fait son boulot non seulement consciencieusement, mais avec joie et conviction.

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  18. Être bibliothécaire et donc fonctionnaire ce n’est pas mieux dans l’esprit collectif puisque « tu lis toute la journée ! » (mais bien sûr !!)
    Je travaille 39h pour gagner juste de quoi payer les factures avec un bac +5. (début de carrière) Mais heureusement j’adore mon métier !
    Et je vous admire les profs, quand je vois certains gamins aujourd’hui … le repos est bien mérité !

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