Zou – Anne-Véronique Herter

Zou    Chance est arrivée à un tournant de sa vie : non seulement la maison familiale, celle où elle a passé toutes ses vacances, est vendue et il faut la vider mais en plus elle décide de se mettre à l’écriture. Il est temps pour Chance de vivre pour elle, par elle et non plus dans l’ombre de ce frère mort avant sa naissance, que tout le monde idéalise et auquel sa grand-mère veut à toute force la comparer. Et c’est ce que l’écriture devrait pouvoir permettre : couper les amarres qui retiennent et empêchent de vivre.

    Le roman offre un va et vient intéressant entre une narration assumée par Chance et celles assumées par d’autres éléments qui l’entourent. Tout d’abord l’écran vide de son ordinateur « métaphore de la page blanche », mais aussi son frère, la maison et le mur devant la maison. Chacun a son mot à dire et va participer de l’avancée de la jeune femme vers la vie et vers l’écriture.

    Un bien joli premier roman qui se lit tout seul, parfois le sourire aux lèvres, parfois le coeur serré. Il y a tout d’abord ce titre : jolie expression du Sud que j’ai moi-même toujours beaucoup entendue. Un petit mot sec et tendre à mon oreille qui marque « le passage à l’action ». Et ainsi avec Zou, le roman, on avance. De nombreux passages ne peuvent que résonner en nous, on réfléchit sur le poids des morts qui nous ont précédé, sur le regard d’autrui, sur le sens de la vie. Mais aussi par cette envie de vivre, cette avancée. Le titre l’indique et tient sa promesse, avec Zou tout va de l’avant. Un roman qui fleure bon l’optimisme.

    Si ma copine Leiloona a moins aimé le récit de la page blanche, comme Noukette, c’est un passage qui m’a plu. J’ai aimé le regard bienveillant de cette page qui attend d’être couverte de mots et d’émotions, j’ai aimé y lire les angoisses de l’écrivain qui se demande à la fois si elle a raison d’écrire mais aussi si elle en est capable, si elle aura le courage de tout dire.

    C’est un premier roman qui a de nombreuses qualités et qui donne envie de vivre, d’avancer, de s’interroger. Dans son ensemble, j’ai apprécié le style même si parfois, erreur de premier roman sans doute, certaines phrases semblent un peu trop orales voire superflues. On aurait bien retranché deux-trois petites choses par-ci par-là pour donner encore plus de forces à un roman qui mérite vraiment d’être lu. Je suivrai donc avec attention ce que l’auteur écrira ensuite.

    Vous avez envie de le lire, vous aussi ? Restez attentifs à la lecture de ce blog, mon petit doigt me dit… Et puis chez Sophie, un exemplaire dédicacé est déjà à remporter.

Quelques passages 

* « J’explique : une femme, c’est une femme. Mais une femme qui a connu des drames, qui est restée la tête haute, tout en dignité, devient alors magnifique. »

* « Les histoires de famille permettent de pourrir des situations qui ne devraient pas exister. Mais il paraît que le lien familial donne toujours l’occasion de se retrouver. »

*  » Mais personne n’a aucun problème. Ca n’existe pas. Certains ont de la pudeur, ont le chic de ne pas les montrer. Certains n’y font pas face et les ignorent, mais parce que les douleurs sont si écrasantes, qu’on ne peut les maîtriser. Finalement, chacun fait comme il peut. »

    Une lecture que je partage avec des filles formidables : Leiloona, Noukette et Sophie.

20 réflexions au sujet de “Zou – Anne-Véronique Herter”

  1. C’est ton joli billet qui est formidable…! Elle te ressemble un peu finalement cette Chance, combattive, désireuse d’aller de l’avant… Elle me plait bien je fois dire ! 😉

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    • Toi, tu me connais bien. Je n’ai pas osé le mettre dans le billet mais il est vrai que Zou était un roman pour moi, maintenant. Et je pense que ça va me donner encore quelques impulsions, en effet.

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  2. J’ai lu et je commente 😉
    Je respecte ton plaisir de lecture, mais , sorties du contexte, les citations sonnent quand même très platement…
    Beaucoup de livres de ce type en littérature française en ce moment , non ?
    Gentils, bien vus…pas très puissants

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