Notre corps nous appartient-il vraiment ?

 corps   Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de quelque chose de vraiment tabou. Notre corps nous appartient-il ?

    Cela fait quelques années que je m’interroge beaucoup sur la fidélité dans le couple. Entendons-nous bien, je ne compte pas prêcher ni pour la fidélité ni pour l’infidélité dans ce billet. J’ai juste envie de réfléchir à haute voix de tout un tas de réflexion que je me fais depuis pas mal de temps. Et notamment sur notre rapport au corps. Le nôtre mais celui de l’autre, également.

    Ne nous voilons pas la face, l’infidélité est partout. Dans la manière dont ce mot est formé, le concept négatif est en place. L’infidèle c’est celui qui trahit sa promesse. Mais peut-on réellement imposer à l’autre de nous promettre son corps ? Je ne dis pas que la fidélité est impossible ou inconcevable. Je me demande si on a vraiment le droit de l’imposer à l’autre et de le placer comme monnaie d’échange dans le couple.

    Pouvons-nous, alors que l’espérance de vie est haute, imaginer que notre corps est la propriété unique d’un partenaire ? Oui, on le peut mais a-t-on le droit de l’imposer à l’autre ? De lui dire, implicitement et explicitement, que son corps nous appartient ?

Le sexe comme monnaie d’échange…

    J’entends beaucoup parler de « viol dans le couple » ou même de femmes qui se forcent à faire l’amour avec leur mec, périodiquement, histoire de sauver la paix du ménage. Je ne parle pas du cas du « j’ai pas envie ce soir, je suis fatigué(e), j’ai la migraine… » (notez d’ailleurs qu’un bon orgasme peut faire passer une migraine… et que c’est meilleur pour la santé qu’un machin chimique dégueulasse), ça c’est juste les aléas du quotidien.

    Je vous parle de la fuite dans le couple. J’entends souvent dire qu’on n’est pas des animaux, qu’il n’y a pas que le sexe dans un couple. Certes. Il n’y a pas que le sexe, un couple ne peut bien évidemment, sur le long terme, ne s’appuyer que sur cette donnée.

     Mais qu’est-ce qu’un couple sans sexe ? Peut-il fonctionner ? Il y a quelques années, j’aurais répondu par la stricte négative. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus circonspecte. On voit énormément de couples fonctionner alors que leur vie sexuelle est quasi inexistante. Mais les deux parties y trouvent-elles vraiment leur compte ?

    Il y a quelques mois, sur un forum, j’ai lu une conversation très intéressante sur l’absence de désir sexuel dans le couple. J’ai pu constater – sans trop de surprise – que pas mal de femmes (les hommes s’exprimant moins sur ce forum) disaient se forcer – le plus épisodiquement possible – pour que leur mec n’aille pas voir ailleurs. Qu’elles aimaient leur mec, qu’elles aimaient partager leur vie, mais que le sexe, ce n’était pas leur truc…

    On pourrait aussi réfléchir à ce qui fait que ces femmes n’aiment pas le sexe : routine, tabou, mauvais rapport au corps, compagnon pas doué en fait… Mais cela pourrait faire l’objet d’un autre billet.

    Non, ce qui m’intéresse vraiment, j’y viens enfin… On considère que la femme n’a pas à se forcer à faire l’amour avec son homme, que c’est de la violence conjugale. J’approuve à 100 %. Notre corps nous appartient et nous n’avons pas à le céder si cela suppose une souffrance dans notre intimité. Et ce, peu importe la raison.

    Mais qu’en est-il de la violence faite à l’autre membre du couple ?

    Je le répète, je parle de l’homme parce que c’est le cas de figure pour lequel j’ai pu lire et entendre le plus de témoignages. Mais l’inverse est tout aussi possible et valable. Ainsi que dans un schéma femme-femme et homme-homme.

    Sur le forum dont je vous parlais plus haut, j’essaie de demander si ces femmes acceptent dans ce cas-là que leur compagnon ait des relations sexuelles hors du couple. Pensez bien que non… Alors comment peut-on considérer que si se forcer à avoir des relations sexuelles est une violence, contraindre l’autre à ne pas en avoir (contre sa volonté) n’est pas aussi une forme de violence ?

    Eh bien, on en revient au traditionnel « on n’est pas des bêtes ». Le désir sexuel ne serait-il que l’apanage des bêtes ? Le sexe serait donc malsain. Encore… A une époque où il est de bon ton d’en blaguer entre le fromage et le dessert, dans un pub autour d’une bière, dans le dernier mummy porn à la mode… Mais si on parle de sexe, on ne parle finalement que très peu de NOTRE rapport au sexe. Mais je m’égare.couple

     Se sentir refusé(e) en permanence est aussi une violence.

    Voilà, je pense que le refus permanent (je connais des couples qui ne baisent que deux fois l’an…) est aussi une frustration. Et on ne peut pas imposer à l’autre la fidélité quand soi-même on n’a pas l’envie (vous pouvez remplacer par le mot que vous voulez) d’honorer sa part du marché, si je puis dire.

    Quel message envoie-t-on à l’autre à qui on se refuse sans cesse ? Tu n’es pas attirant(e), je n’ai pas envie de toi (tu me dégoûtes ?), tu ne sais pas me faire l’amour. Comment s’étonner que l’autre ait le besoin de vérifier son potentiel de séduction, ses talents d’amant(e) ? Et puis le sexe, c’est bon. C’est un moment de contact, de partage, de complicité, de plaisir à l’état brut. Comment blâmer quelqu’un qui aurait envie de ne pas se contenter d’un coup semestriel, dans le noir, avec un(e) partenaire qui serre les dents le temps que ça passe ? Personnellement, je comprends.

    Et vous, quel avis avez-vous là-dessus ?

Le dimanche

 

 

60 réflexions au sujet de “Notre corps nous appartient-il vraiment ?”

  1. Arf ! Le mystère des couples ! Je ne vais quand même pas te livrer 38 ans de vie (fidèle) de couple avec le même homme, là, sur le net, comme dans une émission de Frédéric Lopez ??? 😀 😀 😀 Bises

    NB Juste un p’tit coup de canif de ma part, 2 mois après notre rencontre. Je l’ai quitté, il m’a repris, je me suis jurée de ne plus jamais le faire pleurer.

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    • Ce n’est pas tant la fidélité que j’interroge (quoique…) que le fait qu’on puisse prendre l’autre en otage si soi-même on ne souhaite pas avoir de vie charnelle avec sa moitié 😉

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      • La difficulté dans un couple est d’être en phase, pour le sexe comme pour les choix de vie ou le quotidien. Isoler le « problème » sexe du reste du fonctionnement du couple me semble inapproprié.
        J’ai trouvé très intéressant l’article de Biba ce mois-ci « Relancer son couple (sans balancer son homme) ».

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        • Et pourtant, parfois, il est isolé. Certains couples ont un fonctionnement très satisfaisant mais ne se désirent pas. Et il n’est question de balancer personne. Juste de s’interroger.

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  2. En fait à travers ton interrogation, tu dénonces l’attitude des femmes qui n’éprouvent plus de désir pour leur compagnon et exigent de sa part une fidélité frustrante ?

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      • Non, cela ne me choque pas 🙂 C’est difficile de gérer émotionnellement le fait que son compagnon aille trouver ailleurs ce qu’il n’a plus dans son couple, le mieux me semble la politique de l’autruche : ne rien en savoir. Mais il me semble également dérangeant qu’une femme puisse interdire à son compagnon d’assouvir ses désirs.

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        • Oui, évidemment que cela peut tirailler. Mais si cela tiraille c’est que l’on met un enjeu derrière le sexe. Alors comment à la fois refuser sans cesse, dire à l’autre que ce n’est pas l’essence du couple et pour autant vouloir que ce soit chasse gardée dans ce domaine ?

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  3. Arrrfff, question compliquée. J’avoue ne m’être jamais posé cette question. La seule chose que je peux dire, c’est que c’est compliqué pour chacun des partenaires de ne pas être sur le même longueur d’onde au niveau du saxe (comme sur d’autres sujets d’ailleurs…).

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  4. J’ai cru que tu allais parler philo (c’est parce que mon collègue de philo donne le sujet « mon corps m’appartient-il » en colle de prépa). Bon, tu te doutes que sur ce sujet précis, je n’ai pas vraiment d’opinion, moi je suis Don Juan, je n’aime que les commencements, lorsque le désir est encore pleinement là !

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  5. Si tu m’avais posé la question de l’infidélité il y a quelques années, j’aurais été catégorique et sans doute virulente contre les « infidèles » ( ça fait presque cabale religieuse :p) . Maintenant avec le recul et moult réflexions qui ressemblent aux tiennes, je suis nettement moins catégorique. En effet, si je veux être libre de disposer de mon corps dans l’abstinence ou dans le sexe, je ne vois pas pourquoi j’imposerais des contraintes à l’autre. Personnellement, dire que le sexe ne compte pas dans une relation est hypocrite. Cela créé fatalement des frustrations, des non-dits, des doutes et une remise en cause de notre confiance en nous.
    Après entre les mots et les actes, il y a un gouffre. Dire à l’autre « tu es libre de disposer de ton corps comme tu veux » c’est beau sur le papier, mais dans les faits… Voilà quoi…

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    • Voilà exactement ce qui résume ma pensée : « En effet, si je veux être libre de disposer de mon corps dans l’abstinence ou dans le sexe, je ne vois pas pourquoi j’imposerais des contraintes à l’autre.  »
      C’est tout à fait ça même si cela suppose de lutter sur nous et sur tout ce qu’on nous met dans le crâne depuis toujours 😉

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  6. Ton billet me bouscule. J’ai vécu l’insatisfaction, le désir non partagé, les reproches et les insultes quand j’insistais… Je suis tombée dans une routine où le plaisir est devenu tabou parce que l’autre considérait qu’il n’y avait pas que « la bagatelle » dans la vie. J’ai respecté son besoin/envie de vivre sans. On a passé plus de trois ans sans se toucher… Je ne l’ai jamais trompé, mais aujourd’hui, je l’ai quitté. Le sexe n’est pas tout, oui, mais quand il n’y en a pas, au sein d’un couplé marié depuis des années qui s’efforce de faire « comme si », ça ne marche plus.

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  7. C’est une réflexion qui est au cœur du blog « les fesses de la crémière ». Je ne sais pas si tu connais ?

    Après, dire que le sexe est essentiel au couple, c’est nier l’existence des asexuels, qui peuvent très bien être en couple.

    Maintenant, dans les couples « traditionnels » où c’est juste le désir qui s’efface au fil du temps, c’est une autre question. Mais je pense que ça doit passer par le dialogue avant tout, essayer de comprendre pourquoi un des deux partenaires n’a plus envie.

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    • Le souci est surtout quand les deux n’ont pas les mêmes besoins ni attentes pour leur équilibre.
      Et quand j’avais le temps de surfer sur plein de blogs, il m’est arrive de lire plusieurs articles sur ce blog très intéressant, oui.
      J’y avais lu un truc passionnant sur le polyamour d’ailleurs qui m’avait beaucoup aidée.

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  8. Le problème de l’infidélité c’est qu’elle n’est généralement pas que sexuelle. A mon sens l’infidélité ne se résume pas au désir charnel. Il y a des enjeux émotionnels à prendre en compte. La clef est le dialogue sain et honnête. Quand l’infidélité n’est pas cachée, je peux la comprendre. Quand elle se fait à l’insu de l’autre, je ne suis pas d’accord. Oui se sentir refusé en permanence est une forme de violence, et j’en reviens au dialogue sain. Je ne pense pas qu’on ne puisse rien résoudre avec le dialogue. Et éviter ainsi des souffrances inutiles.

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    • Le dialogue, la communication sont en effet de grands leviers. Mais parfois, malheureusement, cela ne suffit pas 🙁

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  9. Bon, puisque tu mets le doigt sur ce qui était le principal et presque le seul problème de mon couple, je ne peux pas rester sans répondre 😉 J’essaye de faire court même si je pourrais écrire un roman sur le sujet.

    Je fais partie de celles qui aimeraient se passer de sexe mais qui se forcent pour leur conjoint. Donc oui, je me « forçais », mais je ne considérais pas cela comme une violence qui m’était faite puisque c’était un choix de ma part. Je ne dis pas que c’était facile, que je le vivais bien, ça restait une contrainte mais imposée par moi-même (rien à voir avec le « viol dans le couple », donc).
    Pourquoi ? Pour Lui, parce que malgré tout lui faire plaisir était important, et qu’en effet je n’imaginais pas accepter qu’il aille voir ailleurs. Parce que quand mon mari me disait « j’ai envie de faire l’amour avec toi parce que je t’aime », je ne pouvais pas lui répondre d’aller coucher avec une autre. Parce que je n’imagine tellement pas le sexe sans sentiment que je n’arrive pas à imaginer que ça puisse vraiment exister (je sais, j’ai tort, ça existe, sauf que je ne peux pas le concevoir). Parce que tu le dis toi-même : « C’est un moment de contact, de partage, de complicité, de plaisir à l’état brut » > on parle de quelque chose d’intime, d’un partage très fort (et pour moi, donc, d’amour), pas juste de le laisser aller voir un match de foot avec son copain parce que je n’aime pas le foot.

    En revanche et même si ça aurait été mon idéal, je ne pouvais pas lui imposer de vivre sans sexe, je peux imaginer que c’est important, crucial même, même si ça ne l’est pas pour moi.
    Et je savais aussi que tout le dialogue du monde (dieu sait qu’on a dialogué des heures, des jours, des nuits) ne changerait notre position ni à l’un, ni à l’autre.
    D’où la solution qui n’est finalement idéale pour aucun des deux mais qui est une sorte de compromis (ne dit-on pas que dans un couple il faut en faire ?) : plus souvent que je ne l’aurais voulu, moins souvent qu’il ne l’aurait voulu.

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    • Ton témoignage me touche beaucoup. Je le trouve précieux. Mais ton homme savait tout de même que tu faisais un effort, que tu n’aimais pas cela. Cela peut frustrer l’autre, non ? Et ce n’est pas un jugement, hein, tu me connais.

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      • Je te connais 😉 et pas de souci de toute façon, j’ai choisi de répondre en étant du « mauvais côté » pour beaucoup.
        Ça a pu le frustrer, sans doute, mais on n’était pas dans le cas d’une lassitude ou d’un rejet sans explication. Il le savait dès le départ, savait pourquoi, on en parlait/avait parlé, c’est sans doute très différent de celui qui se fait envoyer bouler régulièrement sans comprendre. Il savait aussi qu’il n’y était pour rien, du coup, ce qui change la perception des choses je pense.
        Et puis, l’idée ce n’était pas non plus de soupirer et regarder ma montre sans cesse, parfois même c’est moi qui proposais (par envie de lui faire plaisir, notamment), donc je ne pense pas qu’il ressentait vraiment tout le temps le côté « corvée ».

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  10. D’ailleurs, une vraie question me vient en relisant ton article : est-ce que l’infidélité est vraiment la solution quand l’un des deux refuse le sexe ? Certes, le côté « bestial » sera satisfait, si on prend le côté animal, coucher avec une personne ou une autre, c’est pareil. Mais ne veut-on pas coucher avec son partenaire (dans le couple) justement parce qu’on l’aime, qu’on voudrait partager cela avec lui/elle ? N’est-ce pas justement ce qui nous différencie des animaux (entre autres, bien sûr) ? Et dans ce cas, aller voir ailleurs suffit-il à effacer la frustration ?

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    • Pourquoi le sexe serait-il bestial ? Et que je sache les animaux sont bien moins des bêtes que nous…
      Et si cela ne résolvait pas une partie de la frustration, penses-tu que certains s’entêteraient dans cette voie ?

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      • oula oui c’est pour ça que j’ai mis des guillemets, je ne savais pas comment dire. En gros, ça satisfait le côté « physique », « mécanique », mais il me semble (difficile à dire sans l’avoir expérimenté, mais d’après ce que j’entends/lis) que l’amour entraine le désir, de la personne aimée donc. Et c’est en ça que je me demande si vraiment la frustration disparaît en couchant avec une autre personne.
        ça résout une partie, oui, sans aucun doute, en plus d’autres choses (je pense qu’on ne « trompe » pas uniquement par manque de sexe dans son couple), mais je ne sais pas si à long terme ça suffit.
        Il faudrait aussi savoir si ceux qui sont très régulièrement infidèles (sans l’accord du conjoint) restent par amour ou par habitude, pour les enfants etc.

        Mais c’était une question hein 🙂

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        • Je sais et les questions font avancer. Néanmoins, je suis de ceux qui considèrent que le côté physique est aussi important 😉

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      • oui ça j’imagine bien, mais est-il suffisant ? Je veux dire, pourrais-tu te passer de faire l’amour avec la personne que tu aimes, à la seule condition de pouvoir avoir du sexe en-dehors du couple ?

        en fait, si la réponse est oui, nos perceptions se rejoignent en cela qu’amour et sexe ne sont pas forcément liés.

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        • Je ne pense pas que je pourrais avoir une relation sans sexe avec l’homme que j’aime. Mais on ne peut rien affirmer tant qu’on ne l’a pas vécu. Et ces dernières années, j’ai vu beaucoup de mes certitudes s’envoler, tu sais 😉
          En fait, je pense pouvoir avoir des relations sexuelles sans amour. Mais l’inverse, je ne sais pas. J’ai toujours désiré les hommes que j’aimais. La seule fois où j’ai arrêté de désirer un homme que je pensais aimer… eh bien je me suis aperçue ensuite que l’amour n’y était en fait plus. Seule restait l’habitude… et le côté rassurant….

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      • Merci pour la réponse 🙂
        Qui répond en même temps à ma première question : « Mais ne veut-on pas coucher avec son partenaire (dans le couple) justement parce qu’on l’aime, qu’on voudrait partager cela avec lui/elle ? Et dans ce cas, aller voir ailleurs suffit-il à effacer la frustration ? » > non, puisqu’on désire souvent la personne qu’on aime, et qu’il ne s’agit pas « seulement » d’un besoin physique, même si ce besoin/désir est là aussi.

        Sans doute que pour d’autres, la réponse serait différente, j’aimerais savoir si des gens ont besoin de sexe mais peuvent s’en passer dans leur couple (si couple amoureux).

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  11. Tu soulèves un sujet épineux. Il faut dissocier relation amoureuse et sexuelle, qui va souvent ensemble lorsqu’on souhaite construire quelque chose sur le long terme. Décider de ne plus être fidèle sexuellement parce que l’autre ne suit plus notre rythme, ne nous apporte plus satisfaction… Il faut probablement un bon dialogue mais est-ce possible réellement si le « couple libre » ne fait pas partie de ce que la personne est capable d’accepter. Bien sûr que c’est une souffrance pour celui qui subit le manque de désir de l’autre sur le long terme (même à court terme). Rechercher ce qui cloche pour y remédier ? (non satisfaction, évolution du désir, fatigue, lassitude). Je parle évidemment des couples qui avaient des relations régulières et lorsque ce désir s’étiole. Peut-on désirer tout le temps de la relation quelqu’un comme au premier jour ? Peut-on donner la liberté sexuelle à la personne que nous aimons parce que le sexe ne nous intéresse plus sans avoir peur que cette liberté entraîne la chute du couple et la naissance de sentiments amoureux pour quelqu’un d’autre chez l’autre ? Si j’étais dans ce cas, je pense que c’est la crainte que j’aurai. Parce que le manque de désir peut venir d’un dérèglement du corps, aussi, n’être que passager avec un peu de chance, d’une lassitude plus grande, plus générale, peut-être. Est-ce que le fait de ne plus ressentir de désir pour l’autre ne vient pas juste d’une insatisfaction sexuelle, ou d’une insatisfaction de la vie de couple, sans vouloir se l’avouer ouvertement ? On évolue beaucoup en cours de route, nos envies peuvent changer, on ose peut-être pas en parler. L’orgasme est quand même un magnifique cadeau à notre corps (étant migraineuse, je confirme que l’effet est miraculeux sur les douleurs). Si on aime faire l’amour au départ, pourquoi cela s’arrêterait ? Doit-on faire un scanner de son couple pour voir là ou le bat blesse ? Un scanner de sa propre personne pour voir si, finalement, le fait d’être exclusif est vraiment ce que l’on souhaite.
    J’imagine que la discussion est la première chose à envisager. Si l’autre n’est pas capable de l’entendre, peut-on s’octroyer le droit d’être infidèle ? C’est très égoiste de forcer l’autre à ne plus avoir de relation sexuelle, tu as raison, mais la mentalité générale veut que sentiment et sexe soient associés. Peut-on ouvertement dire à l’autre que si son désir ne revient pas, on ira voir ailleurs parce qu’on a besoin de sexe ? Est-ce moins trahir que de la faire sans prévenir ? On n’a pas le droit de forcer l’autre à faire l’amour, on a pas le droit non plus de l’empêcher. Mais entre avoir le droit et le faire…

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    • Oui c’est là tout le souci. Et je ne prétends pas que c’est simple, ni que les solutions coulent de source. 🙂 Merci de ton témoignage Joy, vraiment

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      • Je sais que tu sais que ce n’est pas simple 😉 Tu soulèves un problème qui soulève plein de questions… et probablement des réponses différentes selon les caractères ou les envies/besoins de chacun. Ton post est très pertinent parce qu’on ne parle pas couramment de ça, justement : la violence d’imposer une non-vie sexuelle à quelqu’un…

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        • Oui et pourtant c’en est une. Je discutais encore de cela ce midi avec un ami dont la compagne utilise le sexe un peu comme une monnaie d’échange.

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      • (je réponds ici, il n’y a pas le bouton répondre juste sous ton dernier com). Le sexe comme monnaie d’échange… en gros, tu fais pas ce que je veux, pas de sexe ? (hé hé ! en voilà une super idée ^^)

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  12. Vraie question :-p pour quelles réponses ? Ai envie de te dire que oui, tu as raison, l’autre ne nous appartient pas, ni son corps ni son esprit, l’autre a le droit à un jardin secret mais de là à accepter l’infidélité héhéhé je sais que certains y arrivent, moi, je ne pourrai pas 😉 et je suis toutafé d’accord avec Mélo, le pb, surtout ce sont les enjeux émotionnels !
    Et comme tous les êtres sont singuliers, les couples le sont aussi ! Une infinie de possibilités et de sexualités (de quoi nous faire un peu perdre la tête :-p )
    Beau dimanche copine
    <3

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    • Je ne parle pas d’accepter l’infidélité, de base. Je demande si on a le droit d’obliger l’autre à une abstinence parce qu’on la désire pour soi. Je ne parle pas de routine et de rapports moins fréquents. Je parle de ces couples qui font l’amour une fois l’an… Et il y en a plus qu’on ne veut en parler ouvertement.

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  13. Pour moi, la seule fidélité qui compte, c’est celle qu’on se doit à soi-même. Quel intérêt d’être fidèle à l’autre si c’est pour nier une partie de soi? Quant à l’amour, le vrai, il implique de laisser à l’autre toute liberté. Ça ne se fait pas comme ça, mais c’est le but à atteindre… Si on est dans la possessivité, la jalousie, on n’est pas dans l’amour. Je suis d’accord avec toi que refuser d’avoir des relations sexuelles et imposer du même coup à l’autre une abstinence subie est une forme de violence. Et elle est largement répandue…

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    • Oui et on oublie souvent de dire à quel point cela peut être destructeur pour un homme de se sentir en permanence rejeté par celle dont il voudrait être désiré

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  14. J’aime beaucoup les questions que tu soulèves et qui pourraient faire l’objet d’un roman mais aussi d’un essai. Je ne limiterais pas le concept de fidélité au corps… je pense qu’on peut se sentir trahi même sans ce passage à l’acte là. Pour le reste je trouve aussi que se refuser souvent est une violence faite à l’autre.
    Ce qui m’interroge c’est pourquoi on s’inflige cette double violence dans un couple sans parvenir touours à en parler , pourquoi on se laisse s’installer dans cette usure là …

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    • Sans doute parce que le sexe est toujours très tabou. Les gens parlent de sexe, blaguent assez facilement. Mais une fois qu’il faut toucher à leur propre intimité, c’est moins facile. J’ai connu une époque où, moi aussi, je faisais semblant et je m’asseyais, en silence, sur mes vraies envies

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  15. Une vie sexuelle épanouie selon le Dr bidule, selon Mme Irma, selon x ou y, ah parce qu’il y a une norme ? C’est un débat toujours intéressant et qui n’en finit pas. La femme qui trompe est une salope, les couples libres ne s’aiment pas vraiment, et j’en passe ! Toutes ces vérités universelles de mes fesses. Une sexualité épanouie, c’est celle qui nous fait du bien et c’est celle qui ne nuit pas à l’autre… et pour ce que les gens en pensent…

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  16. Quel sujet! J’aime ta façon de questionner sans imposer. Pour avoir vécue cette situation durant plusieurs années, l’absence de désir est souvent du à un problème avec nous même. Soit des problèmes liés à notre histoire soit liés aux couples qui avec le temps ne répond plus à NOS besoins mais encore faut il reussir à se l’avouer.
    Dans tous les cas je pense qu’on ne peut imposer à notre conjoint nos souffrances psychologiques mais quand même temps il faut une certaine maturité et surtout sortir d’une logique égocentrique pour permettre l’épanouissement de l’autre ce que je n’ai pas su faire. Donc la question n’est elle pas : a t on le droit d’être un obstacle à l’épanouissement de l’autre afin de sauvegarder notre ego?

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    • Ta question est très pertinente, ma Sophie. Merci d’oser la poser et merci de venir en discuter avec moi. Grosses bises

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  17. Très (tres très tres) intéressant sujet, qui soulève bien plus de questions qu’il n’en à l’air. D’abord, la fidélité c’est quoi: être fidèle sexuellement, ou fsentimentalement ? Le couple actuel a été défini par une morale catholique, faite pour procréer (surtout pour la femme, menfin on est encore dans un autre sujet, quoique) et surtout à une époque ou les couples ne duraient pas 50 ou 60 ans. Certains couples arrivent, avec je pense une énorme dose de sincérité et de maturité et de confiance, à s’accorder sur le fait que la fidélité des sentiments peut être dissociée de la fidélité sexuelle. Je pense qu’il faut vraiment, vraiment s’aimer et se respecter pour en arriver là et qu’on ne peut pas échapper à des jalousies d’un côté ou de l’autre à un moment. Mais chapeau à ceux qui arrivent à définir et maintenir leur propre définition du couple fidèle. Deuzio, est-ce que le désir fou, magnifique, frissonnant comme nous vendent les « mommy porns » est compatible avec le quotidien, et donc avec le couple? … Compliqué, non? Tertio, moi-personnellement-jepense que oui, nous sommes des animaux avec des besoins sexués, et qu’on en a tous besoin pour aller bien (et vice-versa, que notre dose de libido reflète le fait que l’on va bien ou pas). Donc je ne me lasse pas de rire ou pleurer face à l’injonction paradoxale qui est celle-ci: on a gardé la conception « maritale et catholique » du couple, mais on est débordées de partout par des injonctions à jouir comme des dingues, hommes comme femme, à tout tenter comme dans les films sinon c’est qu’on est vraiment coincé. MAIS tout en continuant à aimer et désirer son obligé(e) parce que sinon c ‘est moyen. En bref, ta question est passionnante. Je pense qu’heureux sont les couples qui arrivent à forger leur réponse. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y en a pas qu’une. Chacun met les frontières de la fidélité, de la confiance et de la jalousie où il le sent. L’idéal, c ‘est que les deux soient tout à fait raccord.

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    • Et j’ai l’impression que dans la majorité des cas, ce qui pêche c’est bien le fait d’être raccord et honnête à ce sujet 😉 Merci pour ton témoignage Caroline 😉

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