L’antichambre du Bon Dieu – Emmanuel Prost

antichambre    Le dernier roman d’Emmanuel Prost nous emmène une fois de plus dans le Pas-de-Calais. L’antichambre du Bon Dieu est l’histoire de Patou, le gars appelé communément l’idiot du village. Comment diable s’est-il retrouvé à la prison d’Arras ?

    J’ai fait la connaissance d’Emmanuel en 2017 sur un salon du Livre dans le Pas-de-Calais. Un homme passionnant, aimé de ses lecteurs dont j’ai eu envie de lire le roman, Un été 48. Roman que j’avais dévoré cet été-là. Et j’attendais avec beaucoup d’impatience, L’antichambre du bon dieu.

    Dans ce nouveau roman, sorti fin 2018, on embarque dans l’histoire de Patou. C’est un simple d’esprit, né d’une mère morte en couches et d’un père plutôt rustre. La seule personne qui l’aime un peu, c’est sa grand-mère. Il ne parle pas, se contente de ricaner, inlassablement. Heureusement dans sa vie, il y a son cheval Chico, avec qui il entretient un lien très fusionnel. Le garçon grandit, devient jeune homme. Et il a beaucoup de mal à gérer ses colères, ses frustrations. Et puis, il va y avoir la rencontre avec Isabelle, qui va changer sa vie… encore plus qu’on ne pourrait l’imaginer.

    J’ai été heureuse de retrouver la plume d’Emmanuel et d’embarquer de nouveau avec lui dans ce Pas-de-Calais qu’il connait si bien.

Ainsi on plonge dans une région et une époque, et j’aime la possibilité de suivre une intrigue tout en apprenant des choses. Un livre bien écrit, aux personnages bien campés, un regard bienveillant sur des gens imparfaits, mais réalistes.

    Il y a un vrai souffle dans ce roman. Mes sens ont souvent été en alerte, j’ai vraiment eu très peur pour et à cause de Patou. De plus, la fin est vraiment parfaite. Le revirement de situation est vraiment bien préservé. Je me suis faite avoir, chapeau l’artiste !

    Néanmoins, un aspect technique m’a gênée. La question du point de vue. De fait, l’alternance m’a dérangée. Parfois externe, nous présentant un idiot profond, qui ne parle pas et ricane. Parfois interne, prêtant des réactions et des réflexions très abouties à un personnage dont on peine vraiment à croire qu’il en soit capable. Je pense qu’il manque là un petit réglage éditorial, qui aurait permis au lecteur de savoir précisément quel est le degré intellectuel du personnage. Et de fait, d’y croire.

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