Voilà un roman que, sans conteste, tous n’apprécieront pas. Moi j’ai beaucoup aimé et j’en suis ravie. Mais attention, je pense qu’il va créer des avis contrastés, un peu comme le Sportès en cette rentrée littéraire.
Du personnage principal- narrateur, vous ne connaîtrez pas le nom. Wam c’est simplement « moi » à l’envers dans la cité. Wam et ses amis ont une vie routinière, une vie sans perspective. Le plus actif d’entre eux est agent de sécurité chez Carrefour, un autre a les poches pleines de liasse mais c’est par le commerce de son corps qu’il s procure cet argent. Wam, lui, vit avec sa mère et ses soeurs : il pense que le fait d’être un homme lui donne tous les droits mais il ne fait pas grand chose pour mériter l’autorité qu’il revendique.
Un soir, c’est la virée à Paris. Mais au final, chacun des membres de la bande va faire cavalier seul. Et une longue nuit de galères commence pour Wam, une nuit pendant laquelle néanmoins, il va prendre conscience de bon nombre de choses et s’apercevoir que le vice est partout et pas forcément là où on l’attend le plus.
Je pense qu’il faut d’entrée savoir que ce roman adopte le point de vue interne de Wam et que l’auteur a choisi donc, dans un souci de réalisme, de reproduire les paroles d’un gars de la cité avec son vocabulaire, ses inflexions. Après, on supporte ou pas. Personnellement, j’ai eu l’impression de retrouver la gouaille de mes élèves de cité. J’y ai aussi retrouvé beaucoup de leur détresse, de leurs errances. Connaître la vie de ces jeunes, ce n’est certes pas excuser la violence et la marginalité dans lesquelles ils baignent, mais cela permet au moins d’expliquer, de comprendre. Et dans ce monde où l’on n’existe que par ce que l’on possède et absolument pas par ce que l’on sait et ce que l’on est, les tentations sont grandes et les dérives incessantes.
J’ai vraiment adoré ce roman et je remercie 
et les Editions Nil de m’en avoir permis la lecture. Une lecture choc, un vocabulaire que tous n’apprécieront pas mais un excellent moment de lecture pour moi.
10 réflexions au sujet de “Wam de Slimane Kader”