La maladroite – Alexandre Seurat

la maladroite    Moi ? J’ai dit que je ne lirai aucun roman de la rentrée littéraire cette année ? Et vous l’avez cru ? Remarquez, je dis ça chaque année et je n’y crois pas vraiment non plus… Je sais bien que c’est vilain d’oublier tous les autres romans déjà sortis pour se jeter sur les petits nouveaux… Promis, je vous parle bientôt de livres plus anciens pour me faire pardonner.

Avec ce billet, je lance donc la saison 2015 sur mon blog. J’ai décidé de vous parler d’un premier roman qui, à mon avis, va faire parler de lui. Pourquoi un premier roman ? Et pourquoi pas ? Sans doute, parce que c’est quitte ou double de faire paraître son roman à cette date-là… Mais c’est surtout parce qu’une nana épatante, L’insatiable Charlotte (et elle l’a parfaitement choisi son pseudo, je vous l’assure), a eu une idée folle. Non, pas inventer l’école, c’est déjà fait (on me souffle dans l’oreillette que je viens de faire une vanne de merde… tant pis…). Essayer avec une belle chaîne de lecteurs de lire les premiers romans de cette rentrée. Et comme presque tous les éditeurs ont joué le jeu et lui ont envoyé un exemplaire, elle a organisé une très belle chaîne de partages et nousvoilà partis à la rencontre de ces toutes nouvelles plumes ! J’adore !

Oui, oui, oui ! Le livre ! J’arrive… Vous savez que j’aime digresser, non ? C’est d’ailleurs un peu pour cela que vous revenez, je le sais.

    La Maladroite s’inspire d’un fait divers réel : une petite fille retrouvée morte, une petite fille maltraitée par ses parents.

De ce fait divers, Alexandre Seurat fait un roman bouleversant et brillant à la fois. Il écrit une bonne centaine de pages, pas besoin de plus. Il est efficace et percutant. La Maladroite est un roman choral qui offre les voix de ceux qui ont croisé Diana. Une enfant née sous X, que sa mère récupère malgré tout un mois après. Une enfant qui porte de nombreuses traces sur son corps (et dans son âme, forcément) mais qui continue, avec toute sa candeur, à s’accuser de maladresse… elle tombe sans cesse et se bat avec son frère… normal dans une fratrie… sauf que…

Vous lirez donc plusieurs voix qui racontent, après le drame forcément: la tante, la grand-mère, le frère, les institutrices, les directeurs d’école, les services sociaux, les gendarmes… Savaient-ils ? Ignoraient-ils vraiment ? Auraient-ils pu sauver l’enfant ? Aucune réponse n’est donnée… Et ce n’est pas le but de ce roman, c’est certain.

C’est un roman dur, très dur. Et pourtant rien n’y est décrit, aucune des maltraitances que l’enfant a pu subir. Le lecteur devine, recroise, sent son ventre se nouer. Un roman dont on ne ressort pas indemne. Et qui rappelle que nous sommes tous responsables… Et qu’on ne doit pas fermer les yeux.

Noukette, Leiloona, Eimelle, ThalieLyvann Vaté et Cathulu en ont aussi parlé cette semaine.

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36 réflexions au sujet de “La maladroite – Alexandre Seurat”

  1. Restez éveillés, ne jamais fermer les yeux …. oui tu as bien raison … Etre responsable, toujours… Bref, ce roman, il me le faut et le proposerai à la fac cette année, pour que les étudiants, passqu’en matière d’éveil et de conscience …. ouhhhhh lalala je cause com les vieilles moi 😉
    (re) bref ton billet a fini par me décider (après tous ces billets lus et avis !)
    et j’en profite pour te coller une belle grosse bise !

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  2. Je le lirai peut-être, si j’arrive à dépasser mes préventions sur le thème… J’ai toujours du mal avec les livres où l’enfance est touchée, ébréchée, bafouée, écrasée…

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    • Oui et là c’est le cas, forcément. Même si l’accent est mis différemment, ailleurs en quelque sorte

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  3. D’abord j’aime bien tes vannes de merde 🙂
    Ensuite oui il secoue, et il énerve ce roman..pas le roman lui-même mais les gens dans ce roman. Je l’ai refermé en colère, en colère contre moi (car je suis naïve tu le sais et je ne peux même pas imaginer que des parents fassent ça), en colère contre le système aussi (et pourtant je ne veux pas accuser ce serait trop facile)…Bref il est fou ce livre, comme tu le dis une centaine de pages, discrètes, poignantes mais sans pathos (j’ai même pas pleuré)…il mérite d’être lu et ta chronique est très juste. Merci de l’avoir fait passé entre mes mains. des bisous

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    • Autant te dire que ça m’a ramenée la tête à des cas lourds vus dans mon métier et que… enfin, non… secret professionnel, droit de réserve…

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  4. Un roman très bien écrit, dur mais malgré tout à lire. Ça bouge, ça retourne même mais c’est une réalité trop présente qu’il est nécessaire d’évoquer pour réveiller.

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  5. Pas sûre d’être capable d’une telle lecture… mais si le livre pouvait faire que les choses changent, enfin… Merci d’en avoir parlé en tout cas.
    Bises de Capp

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    • Pour que ça change, il faut qu’il soit lu par des personnes qui ne sont pas déjà convaincues du rôle qu’on a tous à jouer 😉 Bises

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  6. Je note ce titre même si le thème évoqué me fait un peu peur…je ne suis pas certaine d’avoir envie de cette lecture en ce moment.

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    • Je pense que tous ces enfants maltraités ont besoin qu’on lise, parle et ouvre les yeux. Je t’embrasse

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  7. Voilà, je voulais lire ton avis. C’est fait 🙂 Et il me renforce dans l’idée que je dois lire ce livre. Je sens que je vais faire une jolie descente en librairie car t-outes les découvertes offertes par Charlotte me donnent envie de garder ces romans. Merci Stéphie! Bises

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  8. Décidément, vous êtes toutes élogieuse face à ce roman qui a l’air très juste et intelligent sur un sujet bien difficile et qui aurait pu être larmoyant.

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  9. Nausées, crampes d’estomac, justement parce que rien n’est dit et pourtant je n’ai pu arrêter de le lire qu’une fois arrivée à la fin…
    Un livre poignant qui nous pousse à la vigilance. Même si comme tu le dis si bien, ce genre de livre n’est lu que par des gens convaincus…

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    • Je suis contente que tu l’aies lu. Et que tu remettes quelques mots ici. Tes commentaires du lundi me manquent.

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