La partition – Diane Brasseur

partition    La Partition, très beau troisième roman, emmène son lecteur sur les traces d’une fratrie et de leur mère, Koula, femme grecque au tempérament bien trempé.

    Diane Brasseur, je l’avais découverte pour son premier roman, Les fidélités, qui était tombé à point nommé, dans une période très compliquée de ma vie. Ce roman garde donc un goût tout particulier pour moi. Je l’avais également retrouvée avec plaisir pour son deuxième, Je ne veux pas d’une passion , que j’avais également apprécié (même si son premier est dans ma short list des romans qui ont compté pour moi). La partition montre à quel point sa plume s’est affirmée.

    Dans ce troisième texte, rien ne faisait écho à ma vie personnelle. Alors je m’y suis embarquée sans crainte, m’abandonnant à la force de la fiction. Et c’était vraiment bien !

    Bruno K. est un professeur de littérature apprécié de ses élèves. Ce matin de 1977, il se promène dans les rues de Genève, obnubilé par les jambes d’une femme qui marche devant lui. Ce sera la dernière chose qu’il verra : il s’écroule, terrassé par une crise cardiaque. Cette fin tragique va empêcher ses retrouvailles avec ses frères, dont l’un d’entre eux, Alexakis, doit se produire lors d’un récital de violon, le soir même. La musique aurait enfin dû les réunir, mais ce ne sera pas le cas.

    Mais leur histoire, c’est aussi celle de Koula, leur mère. C’est d’ailleurs, sans doute, avant tout la sienne. Une histoire de femme amoureuse, qui n’hésite cependant pas à tout quitter, pour ne pas se laisser voler sa vie. Des choix douloureux, à la limite de l’impossible. Et pourtant. Et puis un autre amour, avec cet homme bien plus vieux qu’elle. Ce roman, c’est aussi cette relation mère-fils si particulière entre elle et Bruno K, ce fils qui va devoir mériter la place qu’elle lui a octroyée.  Et bien évidemment, en arrière-plan, la musique dont ce texte est la jolie partition.

    J’ai beaucoup aimé ce roman, que j’ai trouvé maîtrisé, construit au cordeau. Le style y est travaillé sans être ampoulé, sans donner l’impression de se regarder. Nous avons une vraie fiction, là encore pas un roman français qui feint de raconter une histoire pour cacher en fait, à l’intérieur, toutes les plaies du romancier. Un roman, un vrai, avec une histoire qui vous emporte. Mais aussi avec des personnages hauts en couleur, attachants, qu’on a parfois envie de sermonner. Je l’ai aimée, Koula, mais ce n’est pas une femme facile, dans tous les sens du terme. Et je l’ai admiré, ce Bruno K, pour sa patience et l’amour qu’il porte à sa mère. En dépit de tout ce que ça lui coûte.

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