Le silence est d’ombre – Loïc Clément & Sanoé

    C’est la couverture qui m’a d’emblée attirée vers Le silence est d’ombre. Un titre énigmatique pour une oeuvre très particulière.

    Le silence est d’ombre nous emmène sur les traces d’Amun, un petit garçon qui perd la vie lors de l’incendie de son orphelinat. Quand on meurt, avant de se réincarner et de voguer vers une autre vie, on passe un moment dans un état intermédiaire. Une sorte d’entre-deux parmi les vivants, mais sans qu’eux aient conscience de nous. Normalement, il suffit d’une envie de vivre pour le quitter. Mais Amun lui y reste… jusqu’à…

    Le silence est d’ombre est une BD qui ne laisse pas indemne. D’ailleurs, j’en ai beaucoup parlé avec Noukette. Elle ne s’était pas sentie de la chroniquer. Elle en avait même parlé à Mo, dont je vous conseille de lire la chronique. Et j’ai relu la BD une seconde fois afin de pouvoir en parler. Et comme Mo l’avait dit à Noukette, à deuxième lecture, des choses s’éclairent. Loïc Clément nous emmène très loin de notre zone de confort.

Une vision de la mort qui gratte aux entournures.

   Pour être honnête et sans vouloir rentrer dans les détails, la mort d’un enfant c’est quelque chose de violent. Je ne veux évidemment pas enfiler des clichés comme on enfilerait des perles. Mais je pense que l’adulte qui lit cela ne peut qu’en frémir. D’autant qu’Amun souffre dans le monde des vivants et que son attitude, son choix… forcément, ça fait mal. Néanmoins, le message final est lumineux. Je suis contente d’avoir fait cette seconde lecture, plus attentive, case par case. J’y ai vu des choses que je n’avais pas relevées à la première lecture. La mettrai-je dans les mains d’un enfant ? Après tout, c’est une collection jeunesse. Il est tellement possible que la vision de l’enfant sur cette histoire ne soit pas du tout la même que celle que je projette, adulte…

    N’oublions pas de saluer le talent de Sanoé. Je trouve ses dessins magnifiques, son traitement de la couleur juste sublime. Mes yeux se sont écarquillés de plaisir. J’ai pu lire dans certains billets que les visages qu’elle dessine peuvent paraître figés. Je ne contredis pas, mais je ne vois pas ça comme une « faiblesse », cela amène quelque chose à sa vision du monde, je pense. Et c’est intéressant.

Cette BD fait partie du cycle  des « contes des coeurs perdus » des dont j’ai déjà lu un autre titre : CLIC.

Tous les liens chez Moka

 

 

28 réflexions au sujet de “Le silence est d’ombre – Loïc Clément & Sanoé”

  1. Oui, absolument oui. La première lecture dérange. Vraiment. J’en avais effectivement parlé à chaud avec Noukette… qui elle-même en parlait à chaud juste après l’avoir lu. Puis voilà, je crois que cet album fait partie des lectures qui ont besoin qu’on marque un temps de recul. Pour se décaler du premier degré, prendre de la hauteur et cheminer un peu. Parce que le sujet fait tellement appel à nos représentations et à nos appréhensions… Très beau. Les illustrations de Sanoe sonnent finalement très juste.

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  2. La couverture est très belle et l’histoire semble horriblement triste, mais triste ne veut pas dire que c’est une lecture à éviter. Elle peut apporter quelque chose ou nous faire réfléchir.

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  3. Je vais vous écouter toutes les deux, laisser reposer un peu et puis y revenir… J’en parlais encore hier avec ma libraire, qui elle a adoré. Et c’est vrai que quand on réfléchit aux autres titres de la collection, tout ça est finalement très cohérent. Possible que je décide d’en parler finalement 😉

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