N’oublie pas les oiseaux – Murielle Magellan

    Il y a des romans qui vous marquent… celui-ci en fait partie, indéniablement. Dès les premières pages, mon coeur s’est serré,  magellanmes yeux se sont embués.

    L’auteur nous livre ici l’histoire d’amour qui a jalonné tout son début de vie de femme. Alors qu’elle débarque à Paris pour prendre des cours de chant, son coeur chavire pour son professeur, de vingt ans son aîné. Elle va donc le regarder aller de femme en femme, espérant secrètement, un jour, attirer son attention. Les années passent, leurs routes se recroisent à l’occasion pour se séparer de nouveau. Sa fascination pour cette homme ne faiblit pas, au contraire. Elle ne réussit pas à déterminer ce que lui peut ressentir à son égard. Et puis leurs chemins vont s’entrelacer mais cet homme va l’amener loin sur le chemin de l’amour, mais également celui de la souffrance. Jusqu’à cette chambre mortuaire sur laquelle démarre le roman et à cet au revoir qu’elle doit prononcer, accompagnée de leur enfant.

    Quel livre ! Quelles émotions ! Non seulement j’ai éclaté en sanglots au premier chapitre mais j’ai lu le livre entier, le coeur serré, comprenant à merveille jusque dans quels retranchements l’amour peut nous mener, jusqu’à quel point on est capable de supporter l’insupportable, persuadé(e) que l’autre ouvrira les yeux sur l’injustice d’une situation.

    Malgré tout ce qui les sépare, notamment leur manière d’envisager l’amour, le couple, c’est une histoire hors du commun qui nous est racontée, l’histoire d’une passion que les années n’entament pas, une histoire qui construit et déconstruit en même temps, une histoire qui fait vivre autant qu’elle vous détruit.

    J’ai aussi beaucoup aimé la plume légère de l’auteur, la manière qu’elle a d’insérer dans son récit, des extraits de ses journaux intimes. J’ai trouvé ce procédé très intéressant dans la mesure où il interroge l’écriture autobiographique et montre à merveille le recul que les années procurent sur le récit d’un évènement par rapport au ressenti immédiat que l’on a pu en avoir.

Allez un petit extrait qui m’a touchée, un parmi tant d’autres :

 » (On tire des traits. On mets des points finals. Mais ça n’est jamais tout à fait fini. On parvient rarement à réaliser cette coupure nette et propre que l’on souhaite. Parce que l’on n’est pas seul à jouer. Il y a l’autre. Qui rappelle. Qui ne veut pas se faire insulter quand même, même s’il est un salaud. Qui veut essayer, lui aussi, de terminer joliment son histoire, à sa manière, alors que de votre point de vue à vous, c’est trop tard pour que ce soit joli. Mais pas de son point de vue à lui. Il faut composer. On veut trancher et notre geste soulève un nuage de sciure à balayer totalement. Qui pique les yeux. Rien n’est jamais tout à fait fini. Le seul trait que l’on puisse vraiment tirer, c’est quand on n’est plus en état de le faire. Occis. Et ça ne me déplaît pas, en réalité, ces fausses fins perpétuelles. L’hypothèse de la renaissance.) »

     L’avis de Leiloona, L’Irrégulière, George, In cold blog

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Catégorie « Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai »

22 réflexions au sujet de “N’oublie pas les oiseaux – Murielle Magellan”

  1. Un très joli billet, qui montre bien à quel point ce roman t’a chamboulée. Bien aimé aussi les extraits du journal qui montrent bien la distance lors de l’écriture.

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    • Une des raisons pour lesquelles, je ne signale jamais quand j’ai reçu un roman en service presse… ça ne regarde que moi. Mardi, par exemple, ce sera un SP et ça ne m’empêchera pas de lui régler son compte…

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  2. Comme toi, j’ai apprécié la plume de l’auteur même si ce n’est pas trop mon genre préféré.

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  3. Quelle tentatrice tu es ! Je m’étais dit plus d’achats de livres avant d’avoir écoulé un peu ma PAL ! Comment je vais faire maintenant ? 😉

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