Obsolescence (l’) programmée de nos sentiments

    Je suis fan de Zidrou, capable de surprendre à chaque nouvelle histoire. Avec l’obsolescence programmée de nos sentiments, il arrive encore là où on ne l’attendait pas.

    L’obsolescence programmée de nos sentiments, c’est l’histoire de deux âmes qui se croyaient usées et qui se croisent. Méditerranée a 62 ans, sa maman vient de mourir. Elle se demande si sa vie est déjà finie, si elle est déjà devenue trop vieille. Ulysse a 59 ans et il vient de subir un licenciement économique. Il se sent mis au placard, trop vieux pour retrouver un job. Leurs deux solitudes vont se croiser et créer quelque chose de neuf, de beau.

    J’aime que l’on parle de ce tabou que constitue encore l’amour et le sexe chez les gens qui vieillissent. J’ai d’ailleurs écrit une nouvelle là-dessus il y a quelques années (publiée avant que la maison n’arrête sa collection érotique… dommage). C’est important de parler sans fard de nos corps qui se plissent et s’affaissent. Et de ce désir qui continue d’être là, qui prend d’autres chemins. Pas toujours plus sages.  Les deux personnages vont en quelque sorte oser être heureux à nouveau. Se moquer de leur âge, et choisir de considérer tout ce qu’il leur reste à vivre. Plutôt que regretter tout le chemin déjà parcouru.

    On vit de plus en plus vieux. On peut donc connaître plusieurs grands amours, nos corps peuvent réclamer d’autres corps année après année. Et finalement, soixante ans, aujourd’hui, c’est tout sauf vieux.

    J’ai beaucoup aimé le dessin de De Jongh, ainsi que sa palette de couleurs tout en nuances. Une vraie réussite !

    Néanmoins, j’ai un gros bémol sur la fin. Dont je ne comprends pas trop l’intérêt… Qui me donne l’impression que c’est encore une fois la seule justification à l’histoire d’amour en général. C’est toujours dommage de refermer un livre sur un goût un peu moins bon que le reste de l’ouvrage. Néanmoins, je vous le conseille chaudement pour la réflexion qu’il lance sur l’amour et le sexe chez les seniors.

 

19 réflexions au sujet de “Obsolescence (l’) programmée de nos sentiments”

  1. Je n’en garde pas spécialement un bon souvenir, à cause de cette fin justement… que j’ai trouvé être du grand n’importe quoi ! Dommage, car sinon, ça tient la route, et le dessin est juste magnifique !

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  2. Oui tu as raison, fermer une BD sur un goût amer, bah … ça laisse un goût amer. Je l’ai lu il y a quelques mois et puis tellement dégoûtée par la fin (j’en pense exactement la même chose que toi), je n’ai pas voulu en parler. Et puis je l’ai relue plusieurs fois récemment, et là je me suis aperçue que les trois quarts de la BD étaient vraiment bien ! Finement vu. Et je me suis complètement reconnue dans le personnage de Méditerranée même si j’ai quelques années de moins… Il n’y a donc que la fin qui pêche !

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