Sauf quand on les aime – Frédérique Martin

sauf quand on les aime    C’est fou ! A chaque fois que je lis et que j’aime un roman, à chaque fois qu’il me parle, j’ai du mal à écrire un billet. Parce que je sais qu’une fois les mots dits ou couchés sur le papier, l’écran, les personnages vont cesser de m’appartenir. Mais je vous reparlerai de ça, je pense dans le billet que je publierai demain. Et avec le roman de Frédérique Martin, c’est une chose qui m’est encore arrivée, cette sensation que certains bouts avaient été écrits pour moi (allez, Frédérique, avouez, on est entre nous ici, personne ne me lit).

    J’avais adoré son précédent roman, Le vase où meurt cette verveine. Depuis cette lecture, je ne sais pas combien de fois je l’ai conseillé ou prêté. Et bonne nouvelle pour ceux qui auraient encore je ne sais quelle bonne excuse pour en différer la lecture : il sort en poche le 4 septembre. Alors, je ne veux plus vous entendre. Appelez votre libraire pour le commander. Enfin, après avoir lu ce billet hein

    Revenons-en au petit dernier, fraîchement paru. Les trois personnages sur lesquels s’ouvre ce roman sont colocataires. Claire, Juliette et Kader ont décidé que galérer ensemble ce serait moins difficile. Et pourtant. Rajoutez à ce trio, une belle et envoûtante jeune femme black, arrivée là un peu par hasard et qui va rester. Rajoutez un voisin adorable. Et vous avez les personnages de l’histoire. Pas d’intrigue palpitante… enfin c’est que l’on croit au départ… Juste des gens qui s’aiment. Le souci étant que Kader aime Juliette mais que Juliette n’aime pas Kader comme il le voudrait. Le voisin aime Claire mais Claire aime Tisha. Tisha aussi aime Claire mais… Ne croyez que je vous aie tout dit car au final, je ne vous ai rien dit.

    Aimer c’est une alchimie complexe et inexplicable. Et Frédérique Martin l’écrit bien mieux que moi. Elle mêle avec une justesse folle, les mots, les émotions et surtout ce qui fait que la vie est la vie : le mélange de beaux moments et d’autres si cruels. Quand on lit Frédérique Martin (avec ma pauvre petite expérience de deux romans, poin poin poin), on n’oublie pas que l’on doit profiter de chaque beau moment, emmagasiner toute la force qu’il contient afin de traverser les orages à venir. Ce roman montre que les petits tracas quotidiens sont ridicules et que même quand tout semble avoir été dévasté, la vie est encore là et le bonheur prêt à être cueilli.

    Voilà, j’ai aimé les mots, j’ai aimé l’histoire et j’ai adoré les personnages, tous. Avec une tendresse particulière pour M. Bréhel : j’ai adoré l’auto-dérision de ce gars, les remarques qu’il se fait. Il m’a touchée, vraiment. Parce que… non, je vous dirai pourquoi dans une vingtaine d’années…

    Frédérique a une plume très belle qui sait faire alterner douceur et poésie (il y a de très jolis petits passages descriptifs) avec des mots et un rythme d’une grande puissance.

    Je vous livre quelques mots, quelques phrases qui ont résonné en moi :

* Juliette cache sa nature anxieuse, son affolement maladif face à l’imprévu.

* Ce qui est beau n’est pas fait pour durer, il faut sans cesse le ressusciter.

* Il pourrait pleurer, là, tout de suite, tellement on est heureux parfois, sans raison, comme on prend un coup.

* Les gens se cognent dans leurs questions et les réponses leur manquent. Alors ils se bricolent des guides, ils cherchent à s’éclairer.

Je vous renvoie vers d’autres billets qui en parlent avec le même plaisir mais avec d’autres mots : Leiloona, Martine, Séverine et Le petit carré jaune. Mais aussi Enna, Sylire

   Et je vous annonce dès maintenant qu’au mois d’octobre, ce blog mettra un coup de projecteur sur Frédérique Martin. J’espère que vous me suivrez.

frédérique martin

59 réflexions au sujet de “Sauf quand on les aime – Frédérique Martin”

  1. Je savais que tu allais aimer ce roman. Je te conseille de lire aussi « Femme vacante ». Je peux te l’envoyer si tu veux! Et je te suis pour le coup de projecteur mais il faut que Frédérique nous livre vite une excellente nouvelle comme elle seule en a le secret car… j’ai bien peur d’avoir quasiment tout lu! Sinon je m’offrirai une relecture… Bonne journée, Stéphie!

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      • Donne-moi ton adresse en mp stp. Tu as ses nouvelles Le fils prodigue, Les filles d’Eve, L’écharde du silence (recueil) et d’autres parues chez Brèves, L’Encrier renversé et bien sûr L’Autan des nouvellistes! Je crois qu’elle a publié en Jeunesse aussi. Frédérique pourrait peut-être m’aiguiller! 🙂

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  2. Oh, ça donne envie de la découvrir!!! Et je cours réserver le poche qui sort le 4 septembre, tu as vu comme je suis obéissante?

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  3. J’aime ton enthousiasme, mais je ne te cache pas que je ne suis pas certaine qu’elle soit pour moi cette romancière, je crois y voir un petit côté Gavalda avec des bons sentiments, des gens un peu cassés, de la tendresse et tout ça…. et en ce moment je fuis un peu ce genre (qui ne convient pas à ma nature pessimiste et désabusée). Rien que le titre me fait un peu peur…

    Mais tu sais quoi, je vais tenter le poche de la Verveine pour me faire une idée…

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    • Alors, alors… aimeras-tu ? Je ne sais pas. Un côté Gavalda, non, vraiment. Ni Constantine d’ailleurs qui a aussi le chic pour ces gens brisés.
      Mais si tu veux essayer la Verveine, je serai ravie que tu participes au rdv d’octobre sur mon blog. Après tout, on ne peut savoir que quand on a essayé

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      • Je vais essayer mais sans certitude, j’ai du mal à tenir mes engagements, mais je vais essayer (et paie ta redondance sur une seule phrase!!!)

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  4. Et voilà, comme toujours quand je viens ici, ma liste de livres à lire s’allonge! Bon du coup j’ai pré commandé le poche de « Le vase où meurt cette verveine » pour commencer, je t’en dirai des nouvelles!

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    • Viens m’en dire des nouvelles en octobre, plus on est de fous 😉
      Et je suis touchée de savoir que je te donne des envies de lectures 😉

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  5. bon moi je suis trèèèèès obéissante (j’ai tjs peur de me faire fouetter…Ou pas). Tu m’as fait découvrir cette auteure avec le vase où meurt cette verveine, mon petit coeur a palpité et adoré alors forcément je veux ce dernier et merci à Martine pour les autres titres, qui me feront participer à ton coup de projecteur. Une auteure qui mérite d’être connue…et si je peux ajouter un commentaire pour Galéa, je suis d’accord avec Stéphie, ce n’est pas du tout comme Gavalda, ni Constantine que personnellement j’aime bcp moins.

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    • Je l’ai prêté à un ami, promis à une autre copine mais d’ici octobre, il peut arriver jusqu’à toi si tu ne l’as pas trouvé (et que tu me le rappelles)

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