Une photo, quelques mots (73)

marché© Julien Ribot

    Flâner, déambuler, inspirer.

    Après avoir retapé cette maison, Léona avait pris possession de la vie dans son nouveau village. Là où elle pensait trouver un petit trou pour s’enterrer en attendant que la douleur passe, elle avait vu toute cette vie qui déferlait à gros bouillons.

    Sa première surprise fut cette petite fille qui sonna à sa porte un matin. Passée l’envie de chasser l’intrus qui a tirait de sa torpeur au petit matin, elle eut deux visions : le sourire de l’enfant et le lever du soleil sur les champs alentour. Une merveille. « Maman vous donne quelques fruits du marché pour vous souhaiter la bienvenue. » Et elle repartit comme un petit tourbillon.

    Le marché… Evidemment, des gens vivaient ici. Et ils devaient bien se ravitailler quelque part. Mais où ? Et quel jour ? Cet événement la sortit de sa torpeur et de cette peine qu’elle ne parvenait à chasser qu’harassée de fatigue. Ah ça, se jeter dans les travaux de cette vieille maison, ça avait occupé son esprit… mais une fois, la dernière applique posée, le manque de lui avait resurgi. Où était-il, que faisait-il ? Elle avait hésité à l’appeler. Et puis s’était souvenue de la raison de leur rupture, avait serré les dents et renoncé.

    Le dimanche suivant, elle se rendit donc au marché. Elle fut ravie de s’immerger dans ce bouillon de vie. Rien de tel que ce mélange de bruits, d’odeurs et de bruits divers. La vie ! Et quand elle croisa le sourire étincelant du primeur, elle n’eut plus aucun doute. Le charme et la jeunesse poussaient dans chaque coin de France.

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38 réflexions au sujet de “Une photo, quelques mots (73)”

  1. Ce jeune homme va peut-être apporter ce qui manque dans cette belle maison, la vie ! Je suis d’accord avec Estellecalim, il ne faut jamais « terminer » sa maison, la « figer ».

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